Manga/animés


Yuureitou

Rédigé par AoNoShiro       dans  Manga/animés       01 Mars 2014

 

Yuureitou jaquette
Nom de l’œuvre : Yuureitou
Réalisateur : NOGIZAKA Tarou
Scénariste : NOGIZAKA Tarou
Diffusion : 2011
Origine : Japon
Genre : Horreur, Drama, Mystère, Seinen, Amour, Surnaturel.
Etat : Scans : En cours ; Anim :None
Personnages Principaux : Amano / Tetsuo / Rika…

 

Pitch :

L’histoire prend place dans un Japon des années 50, torturé par l’après-guerre. Une femme aurait été tué devant une tour horloge par sa fille adoptive et de façon assez brutale. Dès lors, un fantôme hanterait le site…
Amano, jeune homme pauvre et sans attache, se retrouve, à la suite d’une succession d’évènements, dans cette tour maudite. Il rencontrera le fameux fantôme, puis plus rien, il perd connaissance. A son réveil, il se retrouvera attaché aux aiguilles de l’horloge, le mécanisme activé, prêt à subir le même triste sort que la vieille dame assassinée quelques années auparavant. C’est alors que Tetsuo, jeune homme avenant, le sauve de cette mort cruelle, lui contant ensuite le mythe qui entoure ce lieu, et le trésor qui s’y cache. Ni une, ni deux, les compères s’associent dans le but de finalement atteindre cette richesse entourée d’un épais nuage de mystère et d’horreur…

Yuureitou 1

 

Critique :

Nogizaka Tarou n’en est pas à son premier essai dans la publication de mangas. Il est également auteur et artiste de Team Medical Dragon, dont le thème diffère largement de celui-ci et pour cause, il se passe dans le milieu hospitalier. Yuureitou est avant-tout un manga très glauque, noir et angoissant, mais contrairement à d’autres œuvres tombant dans les travers sombres de l’horreur, le sang coule, mais pas à la manière d’un tsunami.

Ce qui est particulièrement intéressant dans cette production, est la capacité de l’auteur à pervertir l’être humain. Tout comme dans Team Medical Dragon, on remarque un travail très particuliers sur les visages, tantôt normaux, tantôt déformés à un niveau presque caricatural, hurlant tous les maux d’une âme corrompue par de multiples vices.
Les travaux de dessin sur les personnages, dans son état le plus normal manque cependant d’âme, les traits sont fins, délicats et peu anguleux, mais le rendu final manque de chaleur, non pas que l’ambiance ne se prête pas à des personnages froids et calculateurs, mais quand même on aurait préféré des représentations moins lisses.
Concernant le design global, le caractère effrayant est très bien retranscrit au travers des planches, le noir et les effets d’ombres sont omniprésents, et le non-dit (ou non montré) renforce avec une efficacité redoutable cette impression de danger permanent. Et si cette fameuse tour fantôme est au centre de l’histoire, on changera volontiers de décor, pour le meilleur ou pour le pire, toujours prêt à s’enfoncer plus profondément dans les volutes ombreuses d’un mythe aux twists impitoyables. Et si la froideur caractéristique des personnages peut sembler être une tare car trop présente, du côté des environnements, l’effet est des plus réussis et traduit d’une maîtrise artistique indéniable.

L’histoire, d’autre part, se veut très simple d’entrée, mais se complique à une vitesse ahurissante, multipliant les quiproquos et autres confusions maîtrisées par le scénario, confusions se révélant parfois subtiles, ce qui sous-tend qu’elles en manquent de temps en temps.
Le fantôme-qui-n’en-est-pas-un (no shit ?) trouvera dans nos esprits plusieurs identités probables et même si certaines spéculations avancées par l’auteur se révèlent très convenues, voire stupides, d’autres situations libèrent des doutes très efficaces sur un personnage ou un autre. Du reste, les malentendus ne se limitent pas à cette entité obscure, mais également aux personnages centraux de l’histoire, ainsi Tetsuo se retrouve donc être une tête fort suspicieuse et à juste titre. Le lecteur se rattache donc à Amano en permanence, pas sûr que ça soit une bonne chose (sur une considération purement “esthétique” et non scénaristique) vue l’état du “héros”.
Si le délire du trésor mythique reste le pilier de l’histoire, on s’en décale toutefois rapidement et plusieurs fois pour se concentrer sur le mystère qui entoure l’assassinat de la vieille dame du pitch, qui a fait précédent à la mort de sa fille adoptive. Ainsi les divers voyages serviront à collecter des pièces d’histoire au même titre que prendre le spectateur aux tripes.

D’ailleurs Nogizaka ne lésinera pas sur les scènes sans équivoque lors des différentes phases d’action de Yuureitou, il n’est donc pas conseillé d’être du genre à tourner de l’œil à la moindre entaille…ou plus. Le pic étant le chara design du spectre. Additionnant simplicité et efficacité redoutable.

Ce dernier se contente, au début, de faire des apparitions aussi éclaires que brutales, mais sa stature changera dans les derniers chapitres parus à ce jour, commençant à induire une dimension “ludique” (pour lui en tout cas) un peu malsaine, prononçant ses premières paroles aussi glacées que déjantées et qui jurent complètement avec son apparence torturée à l’extrême. Du côté de Tetsuo et Amano, on découvrira rapidement l’envers du paysage les concernant, ce terrain glissant d’une description pouvant très aisément tourner au spoil ne peut que mettre en évidence l’ambivalence de deux personnes qui souhaitent l’un être l’autre (et vice-versa).
Les sides characters importants sont peu nombreux, mais tiennent le coup, pour le moment tout du moins, car il n’est point exclu que l’auteur fasse un peu de ménage. Quand on pense ajouter une identité supplémentaire au maigre casting, on déchantera quelques pages/chapitres après, à défaut de s’attacher…

Réflexion à la fois évidente et très capillotractée de la condition homme-femme, Yuureitou montre avec limpidité, grâce aux quelques personnages féminins, la capacité de ces dernières à agir efficacement, comme un homme ou avec une approche différente, sans se départir d’un résultat final.
La cupidité humaine est mise en exergue en permanence au fur et à mesure du déroulement de l’ouvrage, au même titre que les personnes peuvent changer radicalement pour protéger leurs intérêts, se plongeant à corps perdu dans la réalisation d’actes innommables. La confiance se révèle donc être une vertu au même titre qu’une malédiction.

Très sombre sur l’emballage comme dans le contenu, Yuureitou existe pour le petit plaisirs de vos nuits blanches passées à épancher les désirs malsains de votre cerveau, comblant manque de frousse et besoin de se triturer les méninges “pour le fun”, vous ne retrouverez pas du gore à outrance, c’est d’ailleurs un aspect relativement famélique ici, mais l’angoisse se mélange à la psychologie pour un résultat intéressant.
Complexe sans pour autant oublier la simplicité, l’histoire n’est pas déplaisante, s’égarant parfois, elle retrouvera toujours les rails de sa cohérence et de sa cruauté, s’il en faut. Déconseillé aux âmes sensibles, prévoir une petite aprèm de remise en condition après lecture.

Yuureitou 1
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A propos de l'auteur :

AoNoShiro

Rédacteur actu', je commets des tests et donne parfois mes impressions sur des jeux ou mangas. L'Incarnation du skill.

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