Titanfall est un jeu qui aura fait consensus lors des reviews du dernier E3, ce FPS futuriste qui met deux factions en opposition avec, en point d’orgue, la possibilité de faire appel à des Titans, imposants méchas dont on prend le contrôle afin de moissonner les rangs adverses à l’aide de roquettes et autres sulfateuses grands modèles. On aura pu y jouer durant la dernière phase de test ouverte sur PC mais également accessible sur Xbox One.

Nightmare Frames

Cette référence évidente au convaincant Code Geass n’est pas fortuite car les titans eux aussi changent souvent le cours d’une bataille entre les deux organismes que sont IMC et M-COR. Les groupuscules se mettent sur la tronche pour une raison inconnue qui fera l’objet d’un développement durant une campagne multijoueur, oui vous avez bien lu.

Ce pan du jeu est évidemment gardé secret pour la sortie définitive du jeu, en Mars prochain. Le matchmaking multi fût la seule, et non des moindre, chose disponible lors de cette première approche. En six contre six avec son lot d’IA (intelligence artificielle), vous pourrez donc canarder en toute nervosité vos ennemis en utilisant trois classes d’infanteries: l’Assault alias le troufion lambda et polyvalent, le Tactical armé de son flingue auto-aim et de son camouflage personnel ainsi que le CQB, dont le patronyme cache assez peu subtilement une tendance à foncer dans le tas avec un bon vieux shotgun des familles.
Vous l’aurez sous doute compris, en plus des armes primaires, vous pourrez utiliser des armes secondaires, transporter un set d’arme anti-titan, une grenade personnalisable, une capacité particulière (camouflage, stimulant…).
Titanfall, du reste, mise sur un gameplay rapide, dynamique, tout en déplacement. Nos péquenauds seront dotés d’un jetpack rendant possible le double saut, mais aussi marcher sur les murs, une prouesse défiant les lois normales de la gravité dont uniquement notre Prince of Persia bien-aimé pouvait se targuer d’envoyer valser. Jouer avec les bâtiments et le décor sera donc un impératif pour retarder un peu plus une mort qui arrivera bien vite.

A l’image de nos amis organiques les titans disposent également de plusieurs modèles, le robot à toute faire Atlas, le gros tank Ogre et pour finir le véloce Stryder. Et tout comme les petits bipèdes présents sur le champ de bataille, les méchas disposeront de slots d’armes / capacités. Une grosse mitrailleuse, un lance-grenades et autres lance-roquettes, le tout pour donner un faux sentiment de toute-puissance au conducteur, car si les engins en imposent, il est également simple d’en disposer…

Mettant en avant une philosophie de jeu différente de celle que l’on peut arborer étant humain, notre stature, nos armes ainsi que la surprenant vitesse des gros méchas se révèlent très fun à jouer. L’essayer c’est l’adopter. De plus, les différentes capacités ajoutent une jouissance venue d’ailleurs pour quiconque s’essaiera à l’art de la guerre selon Titanfall. Ainsi déployer un bouclier renvoyant les projectiles ou l’autodestruction nucléaire suivit d’une éjection automatique du gros engin seront des actions possibles suivant les capacités choisies.
Les rounds sont généralement très rapides, et on pourra faire appel à son titan deux à quatre fois dépendant de notre efficacité au combat (en tuant des IA / joueurs, remplissant les objectifs…).

Camping

Sans vraiment faire dans la dentelle, l’humain pourra très bien, en se cachant un peu, infliger des dommages au titan avec l’arme prévue à cet effet. Ou alors la tête brulée pourra tenter d’escalader ce dernier à l’aide de son jetpack pour lui arroser son système nerveux. Du côté du titan, l’homme fera office d’insecte, écraser, éclater, vaporiser, tous les adjectifs peuvent être utilisés. Etre remarqué par un titan est très souvent synonyme d’une mort rapide.

Le rythme du jeu reste le même durant toute une partie, pour ne retomber que quelques secondes lors de l’attente du respawn, sans répits. Efficace peut-être, mais on ne peut que déplorer un manque de profondeur, on attendra toutefois la version définitive du jeu pour se faire une meilleure idée.

Un retour aux sources

Loin d’être anodin, ce retour se traduit par l’utilisation du moteur graphique du même nom (Source engine) dont l’utilisation remonte maintenant à une bonne dizaine d’années. Si désormais Half-Life 2 et Counter Striker : Source, pour ne citer qu’eux, pourraient causer des dommages irrémédiables à votre rétine (œil sensible ?). Respawn Entertainment, dont les membres fondateurs ont été à l’origine de certains Call of Duty, a pourtant retravaillé la solution avec une certaine dextérité car le rendu de cette phase de béta test rend honneur à un moteur pourtant en fin de vie. Cela ne veut pas dire pour autant que la révolution graphique est à portée de main, loin de là, car avec des graphismes poussés au maximum sur notre bête de concours on aura décelé des textures disgracieuses ici et là. Ainsi, la montée dans le titan ne fera pas fondre votre globe oculaire mais laissera plutôt un goût amer sur votre palet exigeant.

Loin de ces quelques approximations, on pourra toutefois noter que les quelques maps disponibles, de petites tailles, favorisent les affrontements rapides et répétés et vont complètement dans le sens du jeu, le game design reste cohérent, accompagné des quelques musiques agréables sans qu’elles soient pour autant inoubliables.

Titanfall se révèle être un jeu intéressant sur de multiples aspects, la transition humain/titan est très savoureuse et permet de diversifier un peu le jeu. Cependant on peut reprocher au titre de rester relativement superficiel dans son approche, la mitraille constituant la totalité du jeu, même dans des modes qui mettent l’accent sur la capture de points. Sans être laid, on ne s’en prend pas plein la tronche pour autant, comme un jeu next-gen aurait pu le laisser supposer… mais il ne faut pas forcément juger que sur la couverture. C’est pourquoi ce bilan plutôt positif, bien qu’un peu mitigé attendra confirmation avec la sortie définitive du jeu.