C’est le coeur chargé d’une certaine mélancolie que je me suis penché sur le cas Need for Speed : Rivals. Voyez-vous, l’un des premiers jeux auxquels je me suis sérieusement attaché sur PC était Need for Speed III : Hot Pursuit. Pas celui de 2010, non… On s’y paume avec ces reboots qui reprennent le même nom que les anciens. Sachez ainsi que Need for Speed III : Hot Pursuit est sorti en 1998, qui était par ailleurs une bien belle année.

Bref, avant que je ne m’égare en récits sur la gloire de l’Equipe de France et la monumentale correction appliquée au Brésil, NFS III constituait une sorte de pilier, à l’époque. Riche en contenu, très intéressant à jouer, particulièrement original (les courses poursuites avec la police étaient quelque chose d’assez rare dans le jeu vidéo à l’époque) et graphiquement superbe, NFSIII m’a occupé de très nombreuses heures le mercredi après-midi en rentrant de l’école, et l’heure à laquelle j’avais le droit de jouer à l’ordinateur le dimanche.

Je pourrais continuer à vous parler de mon enfance, mais l’émotion deviendrait trop forte et je m’en voudrais que vous ruiniez votre clavier à cause d’un torrent de larmes impromptu. Pour en revenir à Rivals, hé bien, en résumé, je ne suis pas impressionné. La formule reste inchangée, très, trop proche des épisodes précédents. Le joueur est ainsi parachuté sur une carte plus restreinte qu’on ne l’aurait imaginé, et sur cette carte se trouvent diverses épreuves à accomplir. Il y a de quoi s’occuper, on ne peut le retirer à Rivals. Courses de natures différentes, poursuites avec la police (il est possible de jouer un de ces sales petits anarchistes de pilote ou au contraire un fier et droit représentant de l’ordre chargé de faire la peau auxdits pilotes), interceptions, interventions rapides… Le contenu est plutôt varié pour un jeu de course, et le gameplay change pas mal selon votre camp.

C’est vraiment tout ce que j’ai à dire sur ce jeu, ce qui constitue aussi son gros point faible. Rivals manque de piquant, de quelque chose qui le distinguerait de ses illustres aînés, dont il est beaucoup trop proche. C’est mignon (ça tourne sur le Frostbite 3), le mode multi intégré élégamment permet de se retrouver et de s’amuser facilement… Mais à part ça, vous y avez déjà joué. Fidèle à sa politique d’exploitation de licence, EA nous ressert la méthode NFS “moderne”, comprenez entre Underground 2 et Most Wanted. J’ai conscience que ce sont là de très bonnes références, mais Rivals manque cruellement de personnalité. Pour toutes ses qualités, le produit fini divertit mais ne régale pas, amuse mais ne nourrit pas. Les jeux de course aussi aboutis se faisant rare de nos jours, NFS Rivals s’en tire plutôt bien malgré tout, mais dans un marché plus dynamique, il serait passé relativement inaperçu et aurait vite été oublié.