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NOIR – Girls with Guns #1

Rédigé par Jarps       dans  Manga/animés       16 Février 2014

 

Noir-logo
Nom de l’œuvre : NOIR
Studio: Bee Train
Parution : 2001
Origine : Japon
Genre : Action-Suspense
Etat : Terminé – 26 épisodes
Personnages Principaux : Kirika, Mireille, Chloé

 

Girls with Guns. Voilà un nom qui en jette, qui a de quoi faire saliver les vieux geeks crado qui fantasment sur les femmes fatales. Ah bah oui, on le sait, les japonais aiment bien les clichés ! Alors quand on voit un nom pareil, on se dit tout de suite : voilà de grosses paires de loches en approche, secouées sensuellement au rythme d’un fusil d’assault M16 !
Et bien vous avez tout faux. Les Girls with Gun, ça commence avec NOIR, et c’est bien plus profond, noir et mature que vous ne le pensiez.

 

Pitch :

Mireille Bouquet est française. Avec un nom pareil, on s’en doutait. Enfin bref, Mireille est française, blonde aux yeux bleus (elle aurait tout aussi bien pu être nordique avec un physique pareille !), raffinée tout comme il faut. Oui, mais Mireille est une tueuse à gage. Un jour, un étrange message accompagné d’une montre à gousset lui parvient. Manifestement relié au meurtre de sa famille, l’auteur de ce message semble avoir beaucoup de choses à lui dévoiler. Remontant la piste jusqu’au Japon, Mireille va tomber sur Kirika Yumura, la véritable héroïne de la série (elles se partagent tout de même bien la vedette).
Cette dernière, aussi adolescente qu’amnésique, se relève être une guerrière hors pair, alors que le mystère qui l’entoure est de plus en plus sombre et inquiétant. Persuadée qu’elle est reliée à son passé, Mireille va s’associer à Kirika qui n’est sure que d’une chose : elle est “Noir”.
Reprenant ce nom de code dont elles ignorent la signification, les deux jeunes filles s’associent dans leur sanglant business tout en travaillant de concert dans le but de rendre à Kirika ses souvenirs, et à Mireille des réponses.

Kirika
 

 

Critique :

NOIR est un manga réellement particulier. Les graphismes sont assez propres, mais bien loin de certaines productions actuelles, gardant un côté « années 90 » qui n’est pas forcément étonnant, la série ayant été produite en 2001. Les dessins restent très sobres, très proches du réel, pas d’énormes paires de seins pour nos héroïnes, pas de poses sexy ni d’hommes ultra musclés, ils en viennent même à paraître fades dans les moments de calme et de détente.

Kirika fait même très garçon manqué, avec ses cheveux courts et ses aptitudes physiques impressionnantes, avec son manque de pudeur et de remords. Ceci ne l’empêche pas d’être terriblement mignonne, tellement elle est attachante, désinvolte et réservée.
Mireille aussi est bien loin de ce que la description sommaire, que je vous ai faite il y a quelques lignes, pourrait vous laisser imaginer. Pas de grand corps svelte, mais plutôt un gabarit moyen qui la rend à la fois chétive et sûre d’elle, pas d’énormes décolleté, mais un col roulé rouge qui lui moule la taille, et même ses jupes courtes et fendues sont dessinées de façon à la rendre féminine sans être vulgaire. Bref, je m’arrête là sur les corps féminins, mais je tenais à souligner cette volonté de s’éloigner du fantasme du mâle primaire.

Côté scénario, c’est un peu alambiqué. Les 26 épisodes filent vite, mais pas trop, nous faisant passer d’une problématique de mémoire perdue à celle d’un complot international mené par une organisation secrète surpuissante et machiavélique. Surplombé par un petit côté spirituel et mystique, il est parfois dur d’y croire, du fait que les dessins, le contexte de base et les personnages semblent proches d’une réalité très terre à terre. Mais ce scénario pousse néanmoins nos personnages à évoluer, réellement (et pas seulement à devenir plus fort en apprenant de nouvelles attaques !), et à rencontrer de nouveaux personnages tels que la terrible et si attachante Chloé.

Violent sans être gore (le sang est presque totalement absent de vos écrans), la série regorge de références, et de principes cinématographiques propres aux films noirs des générations précédentes (et aux films de John Woo, d’après notre bon ami Wikipédia). Vous pouvez aussi y voir un remix étrange de Léon, ce chef d’œuvre de Luc Besson mettant en scène la jeune mais déjà si belle Nathalie Portman. Tout ceci passe par un soin terrible apporté aux détails : un pot de fleur étrangement cher aux yeux de Kirika (cf. Léon), des mafieux parlant et se battant comme dans ScarFace ou Le Parrain, des petits éléments du passé d’un protagoniste qui ne peut échapper à l’œil du spectateur averti.
Là où NOIR peut surprendre, et sortir du lot, c’est sur le rythme de la série. Le scénario, les personnages, tout est fait pour que la série soit un enchaînement de bastons, d’action, de subterfuges et de trahisons, et duels et de sang. Or, la série est VOLONTAIREMENT très lente ! On peut passer des dizaines de minutes sans action, à découvrir un personnage, ses relations avec les héroïnes, à s’y attacher ou à le détester, à comprendre pourquoi il est là, tout ça pour le voir se faire assassiner d’une simple balle, tirée d’un revolver silencieux, le tout en 3 secondes et sans le moindre bruit !
En parlant de bruit, j’ai gardé le meilleur pour la fin. NOIR est un animé avare de paroles. Peu de dialogues donc, mais il faut bien qu’il se passe quelques chose ! Bee Train a donc beaucoup travaillé sur ses plans, sur ses dessins, pour que de simples images fixes sur le visage d’un personnage en dévoilent au moins autant qu’une tirade de vingt minutes. C’est un énorme challenge, parfois parfaitement relevé, d’autre fois un peu moins bien. Cette bande son est alimentée par les compositions INCROYABLES de la désormais célèbre Yuki Kajiura ( Sword Art Online, Pandora Hearts, Tsubasa Chronicles, etc.) « Canta per me » et « Salva Nos » sont deux créations que vous DEVEZ écouter au moins une fois !

De plus, Bee Train a poussé le souci du détail jusque dans les sons des revolvers. Vous pensiez que, dans les animes, un flingue en valait un autre ? Moi je le croyais. Jusqu’à ce que je lise, un jour sur Internet, que la fin de NOIR, une fin qui semblait fixée et happy n’était peut-être pas si facile que ça. En effet, la toute dernière image de l’épisode finale est accompagné de deux coups de feu. Et ces coups de feu pourrait remettre en cause toute la fin de l’histoire telle qu’on la croyait quelques secondes avant, mais sans certitudes! Tout se joue sur ces deux sons : le son de revolvers. Et si vous êtes capable d’identifier ces bruits, de savoir à qui appartiennent les flingues, alors vous serez libre d’interprétez la fin d’une nouvelle façon, sans jamais avoir de réponse claire…

Kirikarnage

 

Conclusion

NOIR a reçu un accueil magistrale au Japon, tant par les critiques que par le public, malgré son genre un peu spécial. Traduit en VF et diffusé sur Canal+ (oui vous avez bien lu), la série remporta le même succès dans notre beau pays, ensuite dans le reste de l’Occident.
Perturbant, beau et attachant, NOIR a pris le risque de se montrer lent et ennuyeux pour tenter de communiquer avec nous d’une autre manière, et c’est pari gagné. NOIR est un manga à voir (court en plus), qui demande plus de réflexions et d’analyses que beaucoup de ses semblables.

montre musicale
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A propos de l'auteur :

Jarps

Jarps n'aiment pas l'IRL. Jarps préféreraient sentir le poids d'une armure sur ses épaules que celle d'un costard-cravate . Alors, Jarps s'évadent dans le multivers vidéo ludique qui remplit sa tête de rêves...(oui, tout les verbes sont au pluriel, on est plusieurs dans ma tête)

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One thought on “NOIR – Girls with Guns #1

    teujip il y a 9 années

    Je l’ai eu vu ya une dizaine d’années, et j’avoue que j’avais vraiment bien accroché. On bon petit rappel ;)

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