Manga/animés


Toukyou Kushu

Rédigé par AoNoShiro       dans  Manga/animés       22 Mars 2014

 

Toukyou Kushu jaquette
Nom de l’œuvre : Toukyou Kushu
Réalisateur : ISHIDA Sui
Scénariste : ISHIDA Sui
Diffusion : 2011
Origine : Japon
Genre : Horreur, Drama, Mystère, Seinen, Surnaturel, Psycho.
Etat : Scans : En cours ; Anim :None
Personnages Principaux : Kaneki / Toka…

 

Pitch :

Dans la ville de Tokyo, sommeillent des créatures aussi étranges que dangereuses, les ghouls. Ressemblant à s’y méprendre aux humains, elles se nourrissent cependant uniquement de ces derniers. De son côté Kaneki, jeune otaku à ses heures, est tombé sous le charme d’une jeune fille de son âge, partageant a priori les mêmes centres d’intérêt. Ce n’est qu’au moment fatidique du premier rendez-vous qu’il réalisera que sa promise n’est autre qu’une goule et qu’il constitue en fait son prochain repas. Sur le point de mourir, un énorme bloc de métal tombera sur son bourreau, la tuant sur le coup, laissant le jeune homme dans un état critique avec comme seul salut la transplantation des intestins du monstre…

Toukyou Kushu 1

 

Critique :

Toukyou Kushu, ou Tokyo Ghoul de son autre nom, est une production très noire, glauque et violente. Beaucoup moins subtile dans ses démonstrations qu’un Yuureitou, on se rapproche plus d’une production comme Claymore, en plus porté sur l’horreur.

Le point de comparaison que l’on peut établir avec Yuureitou, mais qui s’étend probablement à beaucoup de mangas du genre horrifique, se porterait sur le jeu des ombres. Même dans un décor plein jour, on ne se sent jamais trop rassuré, la propension de l’auteur à utiliser le noir pour rendre l’ambiance malsaine est complètement immersive, trop peut-être pour les cœurs sensibles qui y laisseront quelques battements ici et là. Les traits modélisant les personnages sont relativement fins, sans pour autant être précis et particulièrement délicats… Toutefois, comme évoqué dans le pitch, rien, sur des considérations graphiques, ne laissera transpirer l’identité véritable d’un personnage ghoul, avant qu’il ne prenne sa forme réelle, à grands renforts d’yeux rouges et autres distorsions corporelles disgracieuses.
D’un point de vue simplement design, il est agréable de noter une certaine variété entre les tronches, de même que l’apport d’accessoires ou vêtements se révèle être particulièrement dérangeant jusqu’à en devenir flippant, vous comprendrez lorsque vous y serez, si vous en avez le courage cela dit.

Car il en faut, l’entrée en matière se fait très rapidement, les deux tiers du premier chapitre se cachent derrière une barrière naïve pour mieux prendre le lecteur à la gorge dans les quinze dernières pages. L’atmosphère somme toute normale se change brusquement pour passer dans les ténèbres d’une société mystérieuse et impitoyable, dont les interrogations multiples du lecteur sur cette dernière trouveront réponses dans des conditions pas forcément très jouasses, mais qui, à l’image malsaine des ghouls, éveilleront un appétit irrésistible de savoir le pourquoi du comment.
Si la lecture s’avère parfois difficile, non pas sur le plan de l’exigence intellectuelle mais plutôt sur la forme brute, Kaneki, notre héros, fait figure de compagnon d’infortune avec sa malheureuse rencontre qui changera son destin du tout au tout. Cet état de compassion ne pèse aucunement sur le déroulement de la trame, bien au contraire et on se plaira à observer les conséquences de l’arrivée brutale du jeune garçon dans son interaction avec la société des ghouls.

Si le début de Toukyou Kushu force le lecteur à prendre parti contre les ghouls, donc automatiquement en faveur des humains, on reverra plusieurs fois notre jugement au fur et à mesure que l’histoire avance. Et c’est d’ailleurs une facette extrêmement intéressante de cet ouvrage, l’auteur arrive à retourner la tendance, posant le prédateur en victime et la victime en prédateur, à plusieurs reprises. Le paradoxe magistral d’éprouver de l’empathie envers des êtres qui ne sont pas humains se fera ressentir à plusieurs reprises, avant que l’auteur ne le brise devant le caractère retors des actes de certains protagonistes, pour ensuite le faire réapparaître un peu plus loin. C’est à se demander si M. Sui lui-même n’est pas plus dérangé que les créatures couchées sur ces quelques planches…

Cet exercice de balance entre le bien et le mal repose donc majoritairement sur les personnages principaux et on s’attend, vu la manière donc l’histoire se déroule, à ce qu’un juste milieu constitue le fil rouge de l’évolution scénaristique. Avec des énergumènes complètement barrés qui se la jouent en roue libre pour ajouter un peu de piment, sinon cela ne serait pas très drôle.

Derrière toute cette ambiance carrément perverse, mettant en évidence violence et nourriture et les associant dans une dimension presque sexuelle (#foodporn, de rien), on touche bien du doigt que sans ce casting taillé sur mesure pour l’occasion, comprendre ici qu’il n’a rien de générique, l’ensemble serait bien fade. A l’image d’un Fitz de l’Assassin Royal notre petit Ken (Kaneki) fait figure de catalyseur. Les différentes factions de ghouls apporteront une profondeur bienvenue sans pour autant avoir livré la quintessence de leurs possibilités, si on s’estime déjà choqué après avoir lu une trentaine de chapitres, il y a fort à parier que le pire reste encore à venir. Mais ce constat n’est pas inhérent aux ghouls car les humains arrivent très bien à tomber dans la dépravation de leur côté, et là encore tout est à inscrire avec des lettres de sang.
Il est assez complexe de parler du cast de Toukyou Kushu sans trop en dévoiler, c’est pourquoi ce tableau comporte volontairement des vides, afin de laisser toutes les saveurs à un récit qui surpasse sa condition difficile d’ouvrage horrifique.

L’acceptation d’un équilibre entre l’homme et les ghouls n’est pas sans rappeler qu’il n’y a pas besoin de fiction pour voir poindre cette problématique, l’analogie peut aisément être faite avec la réalité de notre société bien que le rendu soit ici poussé à l’extrême.
Sans pour autant prendre parti, l’auteur nous montre par la même occasion que les pourris, on les retrouve des deux côtés du tableau, l’ensemble masque souvent une vérité moins clichée et difficile d’accès.
Et enfin, si l’on fait le combo de Yuureitou / Toukyou Kushu, on se pose légitimement la question de l’intégrité psychologique des mangakas, les déviances présentées sont assez incroyables…

Tokyo Ghoul est bien obscure sur la forme, le sang, la violence, la perversion, tout est présenté sans tabou, mais cache un fond surprenant et rempli de justesse. Il est effectivement bon de noter que les plus fragiles devraient passer leur chemin car la présentation n’insiste peut-être pas assez sur l’aspect très torturé et dégueulasse de l’univers. Peu porté sur l’attaque mentale, on est ici plus pris directement aux tripes, tout en étant légèrement hypnotisé par les promesses d’un monde meilleur, délicatement susurrées au creux de notre oreille, telle une sirène appelle un marin, quelle cruelle destinée !

Toukyou Kushu 1
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A propos de l'auteur :

AoNoShiro

Rédacteur actu', je commets des tests et donne parfois mes impressions sur des jeux ou mangas. L'Incarnation du skill.

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