Descriptif :

Si vous êtes du genre à vous énerver lorsque vous n’arrivez pas à atteindre vos objectifs, à hurler à l’injustice face à la difficulté d’un jeu pour finalement souhaiter lancer votre ordinateur par la fenêtre parce que votre personnage est mort… Pour votre santé (physique et surtout mentale) ainsi que celle de votre entourage, ne vous approchez SURTOUT PAS de Don’t Starve !

Pour les autres, Don’t Starve est un jeu de survie en point’n click, très instinctif en terme de gameplay, simple (mais efficace) en ce qui concerne le scénario et avec un design un peu gothique (les néophytes parlent de style burtonnien, quelle tristesse) tout en dessins.

Vous incarnez Wilson, un scientifique cherchant à créer la fontaine de jouvence, qui se fait envoyer dans un monde hostile par un affreux personnage souhaitant vraisemblablement le tuer à petit feu. Le but est donc de faire survivre votre personnage le plus de jours possibles dans un pays infesté de monstres, à chercher de la nourriture, fabriquer des armes, résister aux intempéries et trouver comment sortir de cet enfer. Facile vous dites ? Que Nenni !

 

 
 
Graphismes:

Avec son style tout en dessin, Don’t Starve a de quoi plaire et se démarque aussi bien des jeux habituels en 3D réaliste que des jeux indé/rétro brandissant leurs coins pixelisés tels des armes (n’y voyez pas de critique, j’adore les ronds faits de petits carrés). Tout est inquiétant, toutes les couleurs sont ternes, tout est exagéré dans un style bien assumé qui se respecte.

L’écran est divisé en plusieurs espaces : à gauche, tout ce qu’il est possible de crafter (armes, pièges, vêtements, rasoir…) ; la ligne du bas (et celle de droite si vous avez un sac) montre l’inventaire avec en vert tout ce qui est mangeable (mangeable hein, pas forcément comestible) et en blanc les objets utiles ; enfin, en haut à droite, vous avez les différentes jauges de votre personnage, à savoir la faim en jaune, les points de vie en rouge et la santé mentale en orange (c’est qu’à force de fricoter avec des monstres et faire des nuits blanches, le Wilson devient marteau). Si l’une de ces jauges tombe à zéro, c’est la fin de la partie. L’horloge vous permet de savoir quand la nuit tombera, ce qui arrive généralement beaucoup trop vite.

 

 
 
Jouabilité/Gameplay :

Don’t Starve est un Point’n Click, rien de plus simple en terme de gameplay. Je vois une carotte, je clique dessus pour la ramasser, je clique sur l’arbre pour le couper, sur l’ennemie pour l’attaquer ou n’importe où sur l’écran pour me déplacer. Mais ce n’est pas parce que le système est simple que le jeu l’est également. C’est même tout le contraire pour le coup.

Pour commencer, votre personnage est catapulté dans un monde inconnu, aussi bien pour lui que pour vous puisqu’une nouvelle carte est générée aléatoirement à chaque nouvelle partie. Vous étiez tombé sur des dizaines de buissons à baie le premier coup ? Pas de chance, cette fois c’est un désert plein de cailloux. Même pas un arbre pour faire un feu et la nuit ne va pas tarder à tomber. Les conditions de départ jouent énormément sur vos possibilités de survie, c’est qu’on en veut à mort à Wilson. Injuste vous dites ? Ce n’est pourtant que le début.

Histoire d’augmenter la difficulté vous n’avez aucune indication en jeu, aucune aide quelconque hormis le fameux « Tu as à l’air mal en point, tu devrais trouver quelque chose à manger avant de mourir de faim » (ne trichez pas en allant voir le wiki du jeu ou la vidéo d’Usul). Du coup, on s’interroge beaucoup sur la faune et la flore locale. Quels sont les effets des pétales ? Le champignon bleu va-t-il me rendre malade ? Les lapins sont amicaux, qu’en est-il pour les grenouilles ? C’est quoi ce trou plein de dents ? Ajoutez à cela le fait qu’il n’y ait pas d’objectif sur la carte, pas de quête et que vous ne croiserez jamais le moindre humain (hormis votre tortionnaire si vous tombez dessus). Autrement dit, vous êtes seul. Tout seul.

Mais le plus drôle reste encore à venir, et croyez moi, ça va piquer.

Commençons par la mort. Tant que vous survivez, vous pouvez sauvegarder votre progression, histoire d’éviter les session de 15h. Mais lorsque votre personnage tombe raide mort, c’est finit. Définitivement. Et je ne parle pas de game over avec le compte à rebours pour recommencer. Chez Don’t Starve, quand vous mourrez, pour être bien sur que vous ne reprendrez pas la partie à 5 jours de survie dont vous étiez si fier, le jeu EFFACE votre partie. Et oui, ça veut dire que chaque erreur est fatale, que manger bêtement la mauvaise viande va ruiner tous vos efforts. Le jeu est très punitif, mais s’il n’y avait que ça…

Parce que Wilson ne meurt pas toujours à cause des erreurs du joueurs ou d’un coup de pas de bol pour la carte. Non, ce serait trop simple. Il arrive que le jeu vous tue. Oui, comme ça, sans raison apparente alors que vous couriez ramasser des framboises pour soulager votre ventre creux. Pour l’anecdote, je voyageais dans une zone que j’avais déjà visité (donc sans ennemis alentours), de jour, lorsqu’un tentacule géant (JAPOOOOON!!) est sortit du sol et a dégommé mon personnage d’un seul coup ! Tristesse et désolation.

A noter que chaque partie « finie » (entendez par là ou vous êtes mort) vous fait gagner de l’expérience et permet de débloquer de nouveaux personnages jouables, comme par exemple la charmante gamine de feux qui déclenche des incendies dès qu’elle s’approche d’un bois (parfait pour les nuits d’hiver).

 

 
 
Scénario :

Le scénario est très simple. En cherchant à créer la fontaine de jouvence, Wilson enchaîne les échecs et commence à perdre espoir, jusqu’au jour ou il est contacté par une voix au travers de sa radio. Cette voix lui promet de partager un savoir mystérieux si Wilson est prêt à en payer le prix. Sur de lui, le petit scientifique accepte et parvient finalement à mettre au point une machine permettant de lui faire visiter un autre monde, celui de Maxwell qui communique avec lui. Lorsque Wilson ouvre la porte entre les mondes, Maxwell le piège et lui dit « ne meurt pas de faim » avant de disparaître.

 

 
 
Bande son :

D’abord caractérisée par la musique vieillote et burlesque du menu, le jeu se trouve finalement être assez calme. Peu de musique, peu de bruitages. Tout est réduit au stricte nécessaire sans pour autant mettre de côté la qualité car la plupart des sons sont de qualité et bien placés.

Mais le silence global du jeu accentue énormément le sentiment de solitude et d’isolation du personnage. Mine de rien, c’est important pour la cohérence de l’ambiance.

 
 
Durée de vie :

Jusqu’à ce que vos nerfs lâchent. C’est votre patience et votre sens du défi qui feront s’écouler les heures. En débutant, comptez tout de même entre une et trois heures de jeu par tentative.
 

 
 
Conclusion :, Don’t Starve a été très bien accueilli par la critique et il le mérite. La survie prend véritablement sens lorsque la frustration du joueur est poussé à bout. C’est d’ailleurs pour moi l’un des seuls réel jeu de survie et, même s’il m’a fait hurler plus d’une fois, je le recommande vivement, ne serait-ce que pour tester votre logique et vos limites.