Une situation bien connue et assez délicate qu’est celle du choix entre l’engagement ou l’excitation. Le thème du jeu se centre sur la fidélité et nos instincts. Katherine (avec un K) cherche à mettre la bague au doigt de son petit ami Vincent. Catherine (avec un C), jolie petite blonde et d’apparence innocente mais séductrice viendra doucement s’interposer dans le couple pour y semer des doutes. S’ajoutent à cela de terribles cauchemars qui mèneront Vincent vers la psychose. A vous de guider le scénario et de prendre en main la vie de ce benêt de Vincent. Oui, vous êtes à la fois le maître et la victime de toutes les conséquences qui en découleront. Le jeu a fait polémique en parti grâce à ses fameuses scènes sexy et son originalité. Il est donc qualifié Pegi 18, mais les scènes de nudité ne vous seront pas apportées sur un plateau d’argent. Il possède un côté sombre déroutant…  Qui calmera parfois vos ardeurs. Dérangeant, et plus profond qu’il n’en parait, Catherine n’est pas un simple jeu “de drague” Japonais comme le laisse percevoir les images. Il s’agit en effet d’une intrigue psychologique et mystique complètement atypique dans l’univers du jeu vidéo.

Catherine est un jeu de réflexion qui se joue en deux temps, en alternance. Une phase de gameplay où vous contrôlez le personnage de Vincent dans la journée (banals ou cruciaux) et une phase où vous contrôlez Vincent durant ses rêves la nuit. Durant les “phases de vie au quotidien” vous pourrez envoyer des messages à Katherine, boire quelques verres au bar avec des amis, faire des rencontres (le taux d’alcoolémie aura un impact sur ses rêves)… Et vos décisions auront un impact sur vos relations, ainsi que sur votre karma.

Dans les “phases de rêve”, Vincent se retrouve plongé depuis sa rencontre avec Catherine, dans un perpétuel cauchemar obsessionnel où il se voit affublé de cornes de bélier et tente de survivre en escaladant des escaliers de blocs qui s’effondrent sous ses pieds. La moindre chute est mortelle. Il vous sera nécessaire d’être rapide et d’interagir avec ces blocs (monter/tirer/pousser etc..) afin d’arriver au sommet en vie. Chacune de ses nuits agitées est ponctuée par l’arrivée d’un “boss” monstrueux inspirés d’évènements récents. Autant vous dire que cette phase du jeu est absolument stressante. Le pari est totalement réussi.

Le scénario se trouve être plus surnaturel qu’il n’en a l’air au début et sème énormément le doute dans la tête du gamer. Beaucoup de révélations (parfois alambiquées et inattendues) sont au rendez-vous. Le côté sombre ou glauque du jeu peut être très déroutant, et c’est en comptant sur ses graphismes de style “manga” que Catherine peut se permettre tant de détours. Vous aurez d’ailleurs le droit à quelques cinématiques animées. Vous pourrez entre vos phases d’ascension vous reposer sur des palliers et faire la rencontre d’autres personnes tourmentées comme vous, changées en moutons. Les dialogues de ce jeu sont une de ses forces. Notez également que Catherine a la particularité d’être un jeu “interactif” puisqu’il propose régulièrement (sur ces dits palliers) des sondages aux joueurs afin de déterminer si vous êtes plutôt du genre chaste ou libertin. Le tout, avec les réponses globales des autres joueurs enregistrées précédemment.

Comptez en moyenne une quinzaine d’heures pour terminer ce petit bijou et laissez-vous surprendre par l’ingéniosité de la trame scénaristique qui est bien loin de se limiter à une histoire d’infidélité.