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Alice Madness Returns

Rédigé par Yksin       dans  Tests détaillés       05 Février 2014

 
test-de-state-of-decayDescriptif :

Je me souviens encore de cette étudiante qui, au détours d’une conversation sur des univers farfelus, m’a glissée quelques mots sur un jeu basé sur l’histoire d’Alice au pays des merveilles où on doit défoncer des groins avec une mitrailleuse (oui oui vous avez bien lu). Malgré mon fort intérêt et la masse de questions que je lui pose, impossible de retrouver le nom du-dit jeu. Heureusement, internet est un endroit merveilleux et, de fil en aiguille, j’arrive à remonter jusqu’à ce que je considère aujourd’hui comme un des plus grands chef d’œuvre vidéo-ludique.

Les joueurs d’Alice vous diront que ce jeu est incroyable. Malheureusement ils sont peu nombreux, ce qui est bien dommage quand on sait que le premier volume, sortit 10 ans auparavant, avait été un succès.

Madness Returns nous plonge dans un univers renversant où l’humour noir règne en maître. Le jeu est aussi beau que profond, et le scénario est à des années lumière des habituelles histoires de la petite Alice.

Oubliez tout ce que vous savez du Pays des Merveilles, ça ne vous servira à rien ici. Même Burton n’aurait put créer un univers plus horrible. Vous prendrez bien une tasse de thé ?

 

Accrochez-vous, on décolle !

Accrochez-vous, on décolle ! !


 
 
folder_bookmarkGraphismes:

La première introduction donne tout de suite le ton : Madness Returns a un graphisme très particulier et parfaitement assumé. Le jeu exploite au maximum les possibilités d’un style semi-réaliste pour donner de la profondeur à l’univers et ses nombreux personnages. A la fois gothique et burlesque, le jeu dévoile une profonde noirceur à travers ses décors et personnages détaillés.

Car oui, ce qui caractérise le plus le graphisme de Madness Returns, c’est son soucis du détail, et je ne parle pas des éléments visibles uniquement en mode liliput. Tous les éléments regorgent de petits détails visuels et sonores (on y reviendra plus tard) renvoyant à des références précises du scénario ou, j’imagine, au premier opus du jeu. Mon coup de cœur sera pour les tenues de l’héroïne, qui s’adaptent au lieu.On aura donc compris que tout est très beau dans ce jeu, oui, à l’exception près de l’ambiance très glauque mise en place par une multitude d’éléments sympathiques tels que des tâches de sang, de la rouille, de la destruction, une matière noire visqueuse (aux bruits de sucions ignobles) qui s’insère partout et j’en passe. Les décors sont d’ailleurs tellement riches que le jeu lui-même les mets en avant. Un régal pour les yeux.

Un mot sur les cinématiques, parce que le jeu commence de manière un peu particulière et pour cela il faut reposer un peu le contexte. Alice, seule survivante de l’incendie qui a emporté sa famille, a passé 10 ans dans un asile/orphelinat à tenter de tout oublier. La part de psychologie du personnage est donc importante, le pays des merveilles est dans sa tête tout de même, si bien qu’il est traité de manière très différente du reste du jeu. Tout ce qui attrait à la psyché de votre personnage sera dans un style 2D animé et de couleurs sépia. Déjà, ça en jette (parce que j’ai toujours été subjuguée par ce genre de scènes) mais surtout ça permet de ne pas se perdre. Qu’est-ce qui attrait directement à l’aventure ? Où j’en suis ? Pas de problème, vous ne serez pas perdus.

 

La victoire semble inévitable

La victoire semble inévitable…


 
 
folder_bookmarkJouabilité/Gameplay :

Le gameplay de Madness Returns est très riche, déjà parce qu’il s’agit d’un jeu d’action qui mélange des séquences de plates-formes et de combats, mais aussi par toutes les petites spécificités de certaines zones. Tout ça a un charme fou.

Personnellement, j’aime les batailles intenses, surtout si on y ajoute du rythme. Les combats sont nerveux, chaque ennemis ayant ses particularités et ses failles, ce qui donne de nombreuses possibilités. Pour faire face, Alice dispose de tout un arsenal tiré par les cheveux : glaive vorpalin (couteau de cuisine), cheval bâton (un marteau de guerre), moulin à poivre (mitraillette), bombo-théière (lance-grenades), l’artifice-lapin (le leurre) et le parade-pluie (bouclier). Clic-droit pour les armes à distance, clic-gauche pour le corps à corps, une combinaison simple et efficace, d’autant plus que le changement d’arme se fait en un clin d’œil grâce à la molette de la souris.

Le jeu est linéaire, ce qui signifie qu’on ne peux pas échapper aux séquences de combat, donc il faut survivre un maximum. Or, on ne survit pas longtemps sans défense au pays de la folie, car les ennemis sont fourbes et n’hésitent pas à vous attaquer tous en même temps. Alice dispose de plusieurs options, à commencer par le focus qui lui permet de se concentrer sur un ennemie en particulier pour le détruire dans les règles. Très utile aussi pour éviter les surprises. En terme de défense, elle dispose de son Parade-pluie qui la protège et peut même retourner certaines attaques à l’envoyeur s’il est déployé au bon moment, ainsi que de sa téléportation pour une esquive des plus efficaces. Enfin, si Alice se trouve aux portes de la mort, elle peut devenir hystérique, ce qui décuple sensiblement sa vitesse et sa puissance.

Si le pays des merveilles était la matrice, Alice serait Néo, car ses capacités spéciales sont des plus enviables. On a tous entendu parler du débat sur le double saut dans les jeux vidéos. American Mc’Gee s’en contrefiche comme de sa première théière et dote son personnage d’un triple saut. Un triple saut, ça fait déjà une bonne distance, mais si on y ajoute de la lévitation au milieu on peut faire le tour du monde ! Alice peut réaliser jusqu’à trois sauts d’affiler avec une courte phase de lévitation entre chaque, ce qui fait qu’elle peut aller très loin ou très haut. Heureusement, les décors sont adaptées, ce qui rend parfois les triples sauts mortels puisqu’on a vite fait de rater la plate-forme.

Parmis les autres capacités du personnage, on trouve la possibilité de rétrécir. Une capacité très intéressante puisqu’elle permet, en plus de pouvoir se faufiler dans les petits passages, de voir des détails invisibles à l’œil des grandes personnes. Cela va des indications sur les murs aux complexes de plates-formes menant à des souvenirs ou des secrets. Sous sa forme lilliputienne, Alice peut aussi se soigner aux cœurs des violettes, si elle en rencontre.

Pour terminer, attardons-nous un instant sur les objets secrets à trouver à savoir les groins, les souvenirs et les bouteilles. Les groins servent à débloquer des bonus, des passages secrets voir des souvenirs. On les repère grâce à leur bruit de reniflements porcins. Dès qu’ils sont trouvés il suffit de les assaisonner pour qu’ils dévoilent leurs secrets. Les souvenirs que doit trouver Alice sont représentés sous forme d’objets fétiche d’un des personnages du jeu. Lorsqu’ils sont activés, ils permettent à Alice de se le remémorer et de comprendre en même temps certains pans de l’histoire (même si certains sont complètement tordus). Les bouteilles, quant à elles, ne débloquent que du bonus, comme des fiches de personnages ou des artworks du jeu et s’adressent donc surtout aux collectionneurs.

 

Non merci, je vous le rend

Non merci, je vous le rend


 
 
folder_bookmarkScénario :

Il est important de noter que Madness Returns est le second volume de la série des Alice (je prie pour que le troisième puisse sortir un jour, mais je m’égare) et que son histoire est rattachée à American Mc’Gee’s Alice sortit 10 ans plus tôt. Je suis certaine que beaucoup n’y ont pas touché et n’y toucherons pas et je les comprends car graphiquement, le premier Alice est très carré avec ses polygones aux angles sayants dont on n’a plus l’habitude, parce qu’on se retrouve catapulté dans le jeu avec trop peu d’explication, que tout va très vite et qu’il est d’une difficulté impressionnante. Bref.

Pour faire court, dans le premier opus Alice est la seule survivante de l’incendie qui a grillé toute sa famille. Gravement traumatisée, elle se retrouve internée dans un asile psychiatrique (rappelons que l’histoire se passe à la fin du 19ème siècle). Son esprit dérangé pervertie son pays des merveilles qui tombe aux mains de l’horrible Reine de Coeur qui envoit ses sbires pour détruire la jeune fille. Au fur et à mesure des batailles, Alice parvient à reprendre le contrôle de son pays imaginaire. Elle reste néanmoins traumatisée, preuve que sa thérapie n’a pas fonctionné. Le deuxième opus s’ouvre justement sur un de ses séances auprès d’un psychiatre dont le but est d’effacer de sa mémoire toute trace du drame qui l’a rendu folle. Alice replonge dans un pays des merveilles sujet à la corruption et en pleine auto destruction, témoignage de son santé mentale en déclin une fois de plus. Elle doit de nouveau sauver son imaginaire pour se sauver.

L’attachement de monsieur Mc’Gee pour l’oeuvre de Lewis Caroll est gravée au burin tout au long du jeu. Laissez tomber les versions Disney, beaucoup trop enfantine, et Burton, qui a oublié l’essence de l’oeuvre originale (et un scénariste, pardon les sarcasmes me brûlent les doigts): le Nonsense. Pour ceux qui l’ignorent, le Nonsense est ce qu’on appelle généralement l’humour anglais, une forme d’écriture loufoque répondant néanmoins à une forme de logique qui rend son ensemble cohérent (comme peut le faire Sacré Graal des Monty Python). Les décors du jeu rendent déjà un bel hommage à cet aspect de l’oeuvre originale, imaginez un peu les dialogues maintenant. J’avoue avoir joué uniquement en français, mais vu la qualité de la traduction pour réussir à traduire l’intraduisible, j’imagine que la version originale envoi du très très lourd. Tout est alambiqué, tiré par les cheveux, à sens caché ou multiple.

Le scénario n’en reste pas moins quelque chose de très sombre et violent, bien ficelé et plein de rebondissements. Je le déconseille fortement aux plus jeunes (le pegi me paraît assez justifié) et aux personnes sensibles. Je ne tiens pas à dévoiler le suspense, ce serait vraiment dommage pour un jeu qui tient en haleine. Mais si vous êtes du genre à deviner la fin d’un film en quelques images, le scénario du jeu devrait vous donner du défi.

 

out n'est que diversion. Divertissement, shows divers... En parlant d'hiver...

Tout n’est que diversion. Divertissement, shows divers… En parlant d’hiver…


 
 
folder_bookmarkBande son :

La bande son signée Jason Tai, Marshall Crutcher et Chris Vrenna (batteur de Nine Inch Nails et Marilyn Manson) est directement inspirée du premier volet du jeu, autrement dit sordide, perturbante, très sombre, mais aussi relativement enfantine avec ses sons de clochettes. Un mélange très gothique en somme. Les musiques sont néanmoins très discrètes et accompagnent la progression sans devenir invasives, un tour de force dont certains titres devraient prendre de la graine. L’ambiance s’en trouve renforcée, les poils sur les bras hérissés. Le volume augmente et la musique gagne en puissance pendant les combat, de quoi donner un coup de fouet supplémentaire à l’action.
Au niveau sonore le jeu s’en tire très bien avec une véritable ambiance en 3D qui assure l’immersion. Les bruitages de combats sont PARFAITS ! Ca cogne, ça fracasse, ça tranche, le tout accompagné de sons de morts visqueuses, un vrai bonheur. Mention spéciale pour le cheval bâton qui hennit avant de porter le coup final. Grosse ombre au tableau néanmoins pour les voix, à cause justement du travail sur la position des sources sonores. Si la caméra n’est pas orienté sur le personnage qui parle, si un bruitage ou une ambiance est plus proche d’Alice et fait un effet masque, on n’entend pas la voix de l’interlocuteur. Pour le coup c’est très réaliste, mais ce défaut d’ajustement de niveau donne une petite impression de bâclée et peut être gênant en jeu. Heureusement il y a les sous-titres.

 

De toute façon ça se propage mieux dans l'eau

De toute façon ça se propage mieux dans l’eau


 
 
folder_bookmarkDurée de vie :

Même si vous ne cherchez pas à collecter tous les objectifs du jeu, il vous faudra bien entre 13h et 15h en mode normal pour achever l’histoire, ce qui est très correct pour un jeu linéaire. Notons qu’il est tout à fait possible d’y jouer en mode rush ou de parcourir de nouveau les chapitres ou épisodes qui vous intéressent.

 

Ha non ! Tu ne meurs pas maintenant

Ha non ! Tu ne meurs pas maintenant !


 
 
Conclusion :, Alice est atypique, Alice est bizarre, Alice n’est clairement pas contente de voir son univers étrange partir en fumée. Les combinaisons de gameplay sont intéressantes et fonctionnent parfaitement avec ses phases d’action et de repos. J’ai adoré parcourir cet univers barré aux objectifs souvent grotesques et aux décors fabuleux. Alice Madness Returns est un titre que je recommande chaudement, l’expérience est vraiment sympa (parfois traumatisante, mais j’ai mes petites faiblesses) et la fin de l’histoire vaut clairement le coup. Sautez dans le terrier, vous ne serrez pas déçus.
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A propos de l'auteur :

Yksin

Yksin est étudiante en audiovisuel. Elle adore les robots (GLaDoS <3 ) et tout ce qui est en 3D, surtout avec des univers glauques ou déjantés. Elle a toujours les yeux plein d'étoiles et pousse des cris de pokémons lorsqu'elle arrive à faire bouger des solides sur After Effect.

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