Jeux Vidéo


Verdun, le FPS à contre-courant

Rédigé par Jarps       dans  Tests détaillés       04 Février 2014

 
test-de-skyrimDescriptif :

Verdun est un FPS qui vient pointer le bout de son nez dans l’univers PC. Surplombé par les mastodontes Battlefield et Call Of Duty qui proposent des modes multi-joueurs rivalisant de nervosité, le monde de la fusillade en ligne laisse peu de place au jeu PC. Cependant, certains ont réussi à y faire leur nid, tel Planetside 2 ou encore Wolf’s Team à une époque. Verdun, petit protégé des studios M2H et BlackMill Games, va tenter de s’y faire une place tout en nageant à contre-courant.
En effet, les grosses licences du FPS se modernisent, se font plus futuristes. Troisième ou quatrième guerre mondiale, apocalypse nucléaire ou invasion extraterrestre, un arsenal d’armes sur-développées, des arcs surpuissants et de monstrueux calibres, la mode est au progrès. Mais Verdun a décidé de décliner l’offre, et faire un retour en force sur une page noire de notre Histoire : la Première Guerre Mondiale.
Vous allez donc incarner un poilu, ou un allemand, chair à canon planquée dans sa tranchée, attendant avec terreur que tombe l’ordre d’attaquer la ligne ennemie. Pour cela, pas d’armement ultra-sophistiqué, mais un vieux mousqueton, un vieux Lüger, ou simplement une paire de jumelle pour ordonner des tirs de mortiers.
Verdun vous offre deux styles de jeux : les Frontlines, et le Deathmatch Rifle, équivalent d’un « chacun pour sa pomme » où vous pouvez crever tous les trois mètres si vous êtes malchanceux. Nous reviendrons plus en détail sur ces deux types de jeux dans la partie Gameplay.
Sachez une chose cependant : Verdun fait preuve de beaucoup de professionnalisme quant au réalisme de l’atmosphère des tranchées et au respect des éléments historiques : les armes de la première guerre, les uniformes bleus à chapeau rouge, tout y est ! Un grand bravo aux studios pour avoir récréé à la quasi perfection cette terrible époque !
Notre objet d’étude est encore en phase bêta, alors gardons à l’esprit que le jeu n’est pas terminé. Par ailleurs, nous sommes même gratifiés d’un petit message au début du jeu nous avertissant que le jeu n’est pas encore abouti.

 

La lunette du sniper en surprendra plus d'un!

La lunette du sniper en surprendra plus d’un!


 
 
folder_bookmarkGraphismes :

Alors les graphismes, ce n’est pas encore ça ! Le jeu est visuellement très moyen. D’accord, l’époque était glauque, mais cela ne ressemble pas à un parti pris pour coller à un certain réalisme. Il serait mal venu de comparer Verdun avec des blockbusters que nous ne citerons pas, cependant, les textures semblent empruntées à Bethesda, et pas de leurs dernières productions ! Graphiquement daté, il souffre d’une création artistique parfois limitée, notamment au niveau des personnages et de leurs visages. Mais ce n’est pas le but de Verdun que de nous faire admirer les jolis minois de ces guerriers moustachu du début du XXème siècle ! Peu de bugs graphiques heureusement, malgré le fait que le jeu en soit en bêta. Le principal problème vient vraiment des feuilles en papier mâché, des planches en provenance de Minecraft, et j’en passe.
Par contre, les armes sont parfaitement modélisées. Avec des textures toujours aussi ignobles, certes, mais elles sont aussi bien faites que fidèles. Vous pourriez d’ailleurs être surpris par certaines : si le Lüger, célèbre pistolet allemand, est assez célèbre dans son genre, mais les snipers sont assez amusants, avec leurs lunettes décalées sur la gauche par rapport au fusil.

 

Restez allongé, et attention aux barbelés !

Restez allongé et attention aux barbelés !


 
 
folder_bookmarkJouabilité/Gameplay :

Le gameplay est quant à lui poussé, bien travaillé, étudié, de manière à être à la fois addictif et original.
Le premier style de jeu, qui semblerait être le plus commun, est le Frontline. Comme son nom l’indique, c’est un jeu de lignes, ou le pays (la France ou l’Allemagne) doit soit défendre sa tranchée, soit attaquer celle de l’ennemi pour faire avancer ses troupes. Chaque armée peut être composée d’une quinzaine de joueurs, répartis en escadrons. Ces « squads » sont là une nouveauté très sympathique, et dérangeante en même temps. Chacun de ces escadrons est composé de quatre joueurs maximum. Chaque joueur se voit désigné un rôle : guide, sniper, mitrailleur, etc. Et c’est cette classe qui définit vos armes ! Ceci offre donc de belles variantes de gameplay, mais aussi vous empêcher de jouer selon vos préférences. Si vous jouez avec vos amis (et c’est là le but de l’escouade), cela vous permet de bien coordonner vos mouvements, avec de réelles synergie entre les rôles. Mais si vous rejoignez une escouade au hasard, vous risquez de jouer un poste qui vous déplaît, à moins que vous ne préfériez quitter la partie, ou espérer que votre partenaire accepte gentiment d’échanger le rôle.
Mais le réel intérêt de ce type de partie c’est l’immersion dans la guerre de tranchée qu’elle offre. Revenons sur ce simple principe. Vous avez un objectif qui est : soit attaquer et capturer la ligne ennemie, soit défendre la vôtre. Si vous venez de capturer la ligne ennemie, il vous faut la garder. Pour chaque objectif vous avez 5 minutes, et une fois ce délai passé, les rôles sont inversés. Comme dans la réalité, et comme vous pouvez l’imaginez, il est bien plus facile de défendre que d’attaquer. En effet, vous êtes bien tranquille, planqué derrière votre sac de sable, dans votre tranchée, à aligner les assaillants comme des petits pigeons. Mais quand il faut attaquer, alors là… Là vous pleurez. À votre tour de courir comme un lapin entre les trous d’obus, les barbelés et les barricades, en zigzagant à travers les balles qui fusent, en priant votre Dieu pour qu’aucune ne vous touche. Vous aurez envie de rester coucher, de vouloir nettoyer les défenses adverse depuis votre petit nid en laissant vos coéquipier remplir la mission pour vous. Mais personne ne va courir à votre place, vous êtes de la chair à canon. Vous êtes là pour mourir. Tentez au moins d’être utile ! C’est ça, la guerre de tranchées !
Le Deathmatch est bien plus classique : une poignée de joueurs (entre 10 et 20), chacun pour soi, et feu à volonté. Chaque tête que vous croisé est celle d’un ennemi qu’il vous faut abattre. Plus nerveux, moins stratégique, ce match sert plus de défouloir qu’autre chose, avec les avantages et inconvénients que cela comporte. Entendez par là que vous pouvez mourir, respawn et mourir une seconde après parce que vous êtes réapparu devant un loubard en « killing spree » (ce terme n’apparaît pas dans le jeu), rerespawn et reremourir sans avoir vu le moindre ennemi. Rageant, mais c’est comme ça ici-bas. Le monde est injuste.
Outre le gameplay spécifique à chaque type de partie, il y a quelques composantes communes aux deux. La première, la plus drôle et la plus rageante, c’est qu’il y a forcément un moment où vous passerez pour un glandu. Ce moment, c’est celui où vous vous écharperez tout seul dans les barbelés. Car oui, il y a des barbelés partout, c’est normal pendant la première guerre mondiale, mais pour une fois, ils ne sont pas là pour faire beau. Si vous marchez dedans, vous serez ralenti, accroché aux fils, et si vous y restez trop longtemps, vous mourrez, seul et ridicule. Autre spécificité du gameplay, les armes d’époque sont fort peu commodes, comme on peut se l’imaginer. Le mousqueton, arme la plus répandu dans les rangs militaires, ne peut comporter que trois cartouches, et vous ne pouvez pas recharger tant que la chambre n’est pas vide. La mitrailleuse est assez précise, plus que les mitrailleuses habituelles, mais vous ne pouvez pas viser que si vous êtes allongé. Pas de touche « Corps à Corps », mais si vous avez une baïonnette, foncez sur l’ennemi suffira à le transpercer. Si vous n’en avez pas… Soyez sur d’être le plus rapide et le plus précis.

 

Les armes d'époque étaient pas si mauvaises que ça.

Les armes d’époque étaient pas si mauvaises que ça.


 
 
folder_bookmarkScénario :

Difficile d’évaluer le scénario d’un FPS, c’est comme juger le scénario d’un deathmatch sur le mode multijoueur d’un Call Of Duty (ou d’un Battlefield, pour un souci d’égalité entre les fans). Nous parlerons donc principalement du cadre historique du jeu. Bien qu’il porte le nom d’une célèbre bataille, il y a plusieurs cartes (au nombre de trois, seulement) qui correspondent à quelques durs affrontement de l’époque : deux batailles dans la région de l’Argonne, et une dans les Vosges.
Les tranchées sont respectueuses des récits historiques. Peu étendues (par soucis de la taille de la carte), elles sont parfois suffisamment grandes pour s’y perdre un peu. Parfois creusées dans la terre, parfois renforcées par des palissades en bois, elles sont à la fois une protection divine et un piège mortel lorsque vous entendez le bruit de la grenade qui atterrit à vos pieds.
Précédemment évoquée, les armes sont fidèles aux modèles de l’époque, les grenades notamment. Plus de petite bouboule militaires à fragmentation, mais un bâtonnet surmonté de sa charge explosive que l’on envoie comme si l’on jetait à bâton à son chien pour qu’il le rapporte. Le travail pour coller à l’Histoire est impressionnant, on sent qu’il y a eu, en plus d’un certain nombre de recherches, une réelle volonté de faire sentir au joueur la vie (et surtout la mort) d’un poilu. Bon travail !
Le jeu de lignes est peut-être un simple match d’objectif pour le joueur lambda, mais pour les soldats de l’époque, c’était réellement leur quotidien : courir, et mourir, pour quelques dizaines de mètre de terrain seulement…

 

L'écran de victoire est un peu tristounet quand même.

L’écran de victoire est un peu tristounet quand même.


 
 
folder_bookmarkBande son :

La bande son aurait tout de même mérité un bien meilleur investissement. Il y a deux composantes : la musique, et les bruitages.
Cette première est la grande absente du jeu. Non pas que ça soit là le facteur de succès du genre, mais ici elle n’existe que pour deux cas : les succès (level up, meilleure maitrise de votre arme, objectif atteint par l’équipe, etc.) et pour les fins de partie. Sauf que cette musique, qu’on peut plutôt qualifier de jingle, est vraiment horrible. Créée de manière à ressembler aux musiques de l’époque (qu’il est plutôt difficile de connaître étant donné l’absence presque totale d’enregistrement au début du siècle), elle semble plutôt tirée des jeunes années d’Edith Piaf, et la mélodie est particulièrement moyenne. L’instrumentale est détestable, mais peut-être n’est-ce qu’une question de goût vis-à-vis de la musique ancienne. En tout cas, nous sommes reconnaissants qu’il n’y ait pas plus de musique que cela !
Venons-en aux bruitages ! Certains sont ignobles, d’autres incroyables. Les premiers concernent principalement les déplacements : le bruit de vos pas sur les planches sonne tellement faux, tellement sourd qu’on en viendrait presque à préférer se mettre à découvert plutôt que de se déplacer dessus.
À l’inverse, les sons des balles frôlant vos têtes, se plantant dans le sol à quelques centimètres de vous quand vous vous êtes planqués derrière une butte de terre, ça, c’est du grand art ! Réalistes, effrayants, je ne sais pas où ils ont été enregistré, mais c’est de l’excellent travail. Il manque tout de même un travail au niveau des voix : peut-être aurait-il été utile, autant pour le gameplay que pour l’ambiance et la réussite du jeu, d’enregistrer des voix humaines prévenant les joueur qu’une grenade est tombée à leur pieds, que leur coéquipier recharge, qu’il faut se mettre à couvert, etc. Un petit manque qui rend l’ambiance sonore un peu brouillon du fait des explosions incessantes et des balles qui fusent. Mais bon, les poilus n’étaient pas là pour tailler une bavette, et cet enfer sonore n’est pas grand-chose à côté celui qu’ils ont vécu, même si cela nous en donne une petite idée.

 

Un vrai champ de cratères, vision de désolation...

Un vrai champ de cratères, vision de désolation…


 
 
folder_bookmarkDurée de vie :

C’est un FPS, que dire de plus ? Vous aimez ça, vous y passez des heures par jour, accros au respawn et aux listes de scores, si vous n’aimez pas, vous passez bien vite votre chemin. Il manquerait peut-être un peu de diversité : peu de maps, seulement deux styles de jeu, sans aucun doute qu’un plus grand panel d’offre saurait ravir plus de joueurs.

 

Si vous avez eu la chance de survivre à la balle, restez planqué !

Si vous avez eu la chance de survivre à la balle, restez planqué !


 
Facebook Twitter Pinterest Linkedin Tumblr Email

A propos de l'auteur :

Jarps

Jarps n'aiment pas l'IRL. Jarps préféreraient sentir le poids d'une armure sur ses épaules que celle d'un costard-cravate . Alors, Jarps s'évadent dans le multivers vidéo ludique qui remplit sa tête de rêves...(oui, tout les verbes sont au pluriel, on est plusieurs dans ma tête)

a écrit 41 autres articles sur Gam3-over.com.

Comment trouvez-vous le site ?

Loading ... Loading ...

One thought on “Verdun, le FPS à contre-courant

    Le Matou
    Le Matou il y a 8 années

    Pouh ! Glauque à souhait. Je me laisserai sans doute tenter par le jeu quand il sera un peu plus évolué =)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Powered by WEBTeck © 2015 Gam3-over.com. Reproduction interdite. Tous droits réservés.