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The Elder Scrolls Online, plat réchauffé ou petit vent frais ?

Rédigé par AoNoShiro       dans  Tests détaillés       25 Avril 2014

Sorti en ce début avril au terme de phases de béta week-end répétées, The Elder Scrolls Online est le petit dernier de la série éponyme, à la différence près que c’est un MMORPG et qu’il se joue donc totalement en ligne. Passé le fait que le secteur du MMO est un genre relativement casse-gueule de nos jours cet Elder Scrolls se révèle plutôt sympathique tout en traînant quelques malheureuses imperfections.

 
folder_bookmarkScénario :

L’ivresse de la création de l’avatar passée, on se retrouve propulsé dans Tamriel directement à l’intérieur une prison daedrique, théâtre d’une évasion à grande échelle à laquelle le joueur va activement participer, justifiant par la même occasion un tutoriel simple mais complet, qu’il sera possible de passer par la suite pour les éventuels rerolls. Ce prologue en plus de donner l’occasion de se faire la main, permettra au joueur de se familiariser avec une trame où il œuvrera en sauveur potentiel du monde. L’originalité n’est donc pas vraiment de mise et l’aspect des précédents opus de la série, à savoir une certaine liberté dans l’évolution de notre personnage, se révèlera être un peu plus guidée par le scénario. De même que pour une question de cohérence, le rôle du sauveur de l’humanité s’avère être un exercice assez périlleux, le MMORPG étant terre d’accueil d’innombrables messies en devenir (en l’occurrence).

L’évolution de l’histoire, et donc de notre création bien-aimée, s’inscrit dans le démantèlement régulier de sectes et autres organisations aux obscurs desseins, la rencontre de créatures dont la jovialité n’a d’égale que leur singularité étant également de la partie ; en bref du pur bonheur à temps plein. Malgré ce constat répétitif, le tout sonne très juste dans la mise en scène avec les différentes quêtes, on sent là une volonté de donner une histoire à chaque zone, des petits scénarios à l’intérieur même d’une globalité, et le tout n’est pas désagréable pour un sou.

Du côté des races, on retrouve les habituels de la saga, entre nords, brétons et autres orcs, le choix sera vaste pour un total de dix races possibles (une étant réservée aux heureux possesseurs de l’édition collector). Le tout réparti en trois factions, qui détermineront votre camp pour le PvP notamment (ainsi qu’accessoirement votre zone de départ), et quatre classes.

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folder_bookmarkTechnique:

Comme évoqué dans la fiche de présentation du jeu, le côté visuel présente ses points forts comme ses petits ratés. La direction artistique reste terne et manque cruellement d’une réelle identité, le rendu est générique et malgré la diversité des ambiances, on aura l’impression de passer dans les mêmes endroits encore et encore, cette réflexion sera par ailleurs le symbole d’un recyclage général de certains détails… Un peu dommage de louper l’immersion visuelle quand les quêtes s’efforcent d’installer une ambiance. Ce n’est d’ailleurs pas les différents personnages qui diront le contraire. Manquant du charisme le plus élémentaire, on pourra constater une ressemblance généralisée du casting de ce Elder Scrolls, un classique de la série en somme, l’expression monsieur tout le monde n’aura jamais été aussi pertinente.

Ce tableau plutôt sombre ne l’est en réalité pas complètement car s’il est établi que la DA est très oubliable, le jeu ne souffre d’aucun problème majeur du côté de la technique, fluide, il le sera même en PvP durant les pugilats à grande échelle de Cyrodiil entre les différentes factions, qui réunissent pourtant une grande populace d’empereurs wanna-be.
Les sorts, quant à eux, sans pour autant être une démonstration de puissance hors du commun, seront agréables à l’œil et ne perturberont que rarement la lisibilité à l’écran.

Bon point pour la bande-son qui participe activement à l’enchantement et à l’immersion au fur et à mesure de l’aventure. Mais énorme point noir pour une interface des plus horribles, qui donnera probablement la nausée à plus d’une personne.

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folder_bookmarkJouabilité/Gameplay :

Mis en évidence dans son aspect le plus basique lors des trois premiers niveaux du tutoriel, le gameplay pourra perturber les adeptes du genre MMO ou même de la série. Se construisant autour d’une attention de tous les instants, l’attaque se déclenchera tout le temps au clic de la souris, exit les auto-attacks et le ciblage de World of Warcraft par exemple. Ce parti pris s’accompagne également de petites subtilités comme le maintient du clic pour charger son attaque et ainsi effectuer plus de dommages, la parade avec les armes ou le bouclier, l’interruption de sorts parmi d’autres actions possibles. Si le fait d’attaquer exploitera de nombreuses possibilités, la défense elle aussi apportera son lot de variantes, la parade ou blocage (dépendant de l’utilisation d’un bouclier ou non) étant l’une d’elles, l’esquive, l’autre.
Le tout s’articule principalement autour de la connaissance du pattern des monstres à affronter, mais aussi de la gestion de l’endurance, ressource permettant d’effectuer certaines des solutions ci-dessus. Les attaques spéciales liées à l’arme dépendent également de cette dernière, il est donc conseillé de trouver un équilibre entre attaque et défense si la spécialisation dans une arme est votre dada.

En plus de l’endurance, la fidèle barre de vie trônera fièrement sur votre écran, indicateur de votre efficacité à faire échouer les multiples bottes et autres projectiles vicieux qui attenteront à votre vie. Le magicka constituera la troisième et dernière ressource, permettant de lancer les sorts de votre classe, que vous soyez Sorcerer, Night Blade, Templar ou Dragonknight, il vous faudra passer par cet ersatz de mana pour incanter une capacité provenant d’une de vos trois spécialisations.

La montée en niveau s’accompagne toujours de ce dilemme particulièrement cruel du choix des statistiques et compétences à augmenter. Un niveau donne la possibilité de faire évoluer ses statistiques d’endurance, de vie ou de magicka d’un point, et de faire avancer de fait, les différentes affiliations (plus de magicka donne des sorts plus puissants…). Du côté des compétences la personnalisation est, malgré le fait de devoir choisir une des quatre classes, beaucoup plus libre, il vous sera en effet possible d’acquérir des sorts parmi les trois spécialisations, ou bien de vous spécialiser totalement sur une arme. Sachant que toutes les classes peuvent tout porter en armes et amures, les choix seront vastes et se plieront à vos fantaisies les plus folles. Un mage en armure lourde armé d’un bouclier et d’une hache, pas de problème.

Il est par ailleurs bon de noter que ces points de compétences s’obtiennent effectivement en montant de niveau, en accomplissant des quêtes importantes (de la trame perso notamment), ou bien en  PvP, mais aussi par l’exploration et la récolte de skyshards. L’obtention de trois de ces éclats permettra donc d’ajouter un nouveau point de talent à votre arsenal et de pousser votre spécialisation un peu plus loin ou de votre valoir votre polyvalence, c’est selon.
L’aspect exploration est une variable très importante dans le soft, très loin du un jeu à hub, partir à l’aventure sera un très bon moyen de trouver des quêtes, tomber sur un évènement dynamique (mais marqué sur votre carte), ou de s’égarer dans un petit donjon qui recèlera probablement un monstre rare ou un précieux éclat.

Quid de la sociabilité ? Si en effet le jeu se targue de l’appellation MMORPG et que l’exploration semble un des fondements du jeu, l’avancée se retrouve parsemée de phasing, procédé à la mode dont le principe repose sur l’évolution d’une zone en même temps que vous avancez dans vos quêtes. Le qualificatif de “parsemé” loin d’être véritablement approprié devrait plutôt se transformer en englouti car il est en effet omniprésent, partant à contrepied d’un objectif de réunion des joueurs. On se retrouve ainsi à voir disparaître nos compatriotes de quelques minutes peu après avoir validé une quête pour retrouver des faciès différents, prêts à nous aider à en découdre avec les prochains monstres venus pour repartir aussi vite, jusqu’à enfin arriver à la fin d’une chaîne de quêtes intéressante, mais cousue de fil blanc.
Autant dire que le jeu en groupe peut receler sa part de prise de tête si l’on prend le phasing en ligne de compte, et ce n’est pas le chat du jeu qui viendra nous réconforter. Véritable melting pot, les langues de la plus suave à la plus barbare sont représentées, pour le plus grand plaisir de notre répertoire à insultes dans des dialectes aussi divers que variés, sans pour autant être idéal sur un point de vue communautariste.

Il est tout à fait possible de se passer du jeu en groupe, et ce ne sont pas les donjons instanciés, se faisant en équipe de quatre, qui iront infirmer ce fait bien qu’ils constituent probablement le pan le plus important de la progression à haut niveau. Agréables, sans toutefois être inoubliables, ils ressemblent plus à de longs couloirs peuplés d’habitants aux intentions hostiles, et ponctués de quelques boss ici et là. Rien de bien nouveau ni de bien fracassant, on en conviendra…

Un point particulièrement intéressant, et non de moindres, de cet Elder Scrolls se situe dans un système de crafting fort complet. Ne mettant sur la touche aucun des métiers, évitant ainsi ce choix cornélien que l’on pourrait retrouver dans d’autres jeux du genre, on ramasse des matériaux au gré de nos expéditions, ou l’on sacrifie des pièces d’équipement, recyclage qui servira dans un plan plus global de création d’une parure toujours plus ambitieuse, sans qu’elle claque visuellement, à notre plus grand désarrois.

Si le joueur contre environnement (JcE ou PvE pour les initiés) est bien entendu un aspect majeur de tout MMORPG, TESO nous offre ici, à l’image de certains prédécesseurs du genre, DAoC en tête, un joueur contre joueur qui s’étend sur les trois factions, dans une lutte pour le contrôle des Elder Scrolls afin de désigner un nouvel empereur pour Tamriel. Sans être révolutionnaire dans le design de la carte, que l’on pourra facilement assimiler à un Guild Wars II, pour donner dans le plus récent, la progression sur la carte s’avère sympathique et les escarmouches, armes de siège déployées, visant à prendre le contrôle d’une forteresse ou d’un quelconque point stratégique, amèneront le joueur à s’amuser à maintes reprises. Après, on ne va pas se mentir, si l’ensemble est bien fichu il n’en reste pas moins que l’impression de déjà-vu se fera vite ressentir.

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On l’aura sans doute compris à travers cette vision un peu plus détaillée du jeu, on y vit de bonnes sensations que l’on pourrait probablement trouver dans d’autres jeux de la série, mais les compromis effectués pour coller au genre du MMO en font un jeu différent d’un réel Elder Scrolls.

Dans le fond, ce n’est pas forcément une mauvaise chose, toutefois les grand fans de la série ne se contenteront probablement pas du résultat final, d’autant que si le jeu possède d’indéniables qualités, comme la liberté du côté de la conception de son avatar, le crafting, le système de combat nerveux, ou le côté exploration vraiment intéressant ; il se coltine cependant les défauts inhérents à la saga, mais aussi aux MMORPG récents, où l’impression d’évoluer seul dans un genre qui pourtant devrait mettre la sociabilité et l’interaction en avant, se fait trop sentir. Les seules véritables inconnues restantes se trouvent du côté de la capacité du titre à tenir les joueurs en haleine dans son PvP, mais aussi les ajouts éventuels que Zenimax fera pour le contenu sur le long terme (le contenu de fin de jeu).

Sans s’adonner à des frasques surnaturelles pour le genre, TESO fait le job honorablement en s’affranchissant de quelques limitations du jeu et ce n’est pas forcément pour nous déplaire.

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A propos de l'auteur :

AoNoShiro

Rédacteur actu', je commets des tests et donne parfois mes impressions sur des jeux ou mangas. L'Incarnation du skill.

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