Il m’est souvent arrivé de me demander si j’étais sur la bonne voie. Si ma formation intellectuelle, que vous devinez poussée à la lecture de ces quelques lignes (merci, c’est gentil de votre part) était la bonne chose à faire, le chemin à suivre pour réussir et être heureux, tout ça. N’aurait-il pas été plus simple ou plus approprié de devenir un guerrier de renom, loyal envers la cause à entraîné à beugler SPARTAAAAA en plein sprint ?

Non, probablement pas. Mais je m’amuse sans doute un peu trop sur Chivalry : Deadliest Warrior.

Rappel des faits : Chivalry : Medieval Warfare est un First Person Slasher sorti il y a plus d’un an après un kickstarter largement réussi. Il s’agit d’un des meilleurs jeux d’action en ligne à l’heure actuelle, on fait sérieusement difficile mieux et plus original. Allez l’acheter de ce pas.

C’est fait ? Je reprends, donc. En Novembre dernier, la sympathique équipe de Torn Banner a sorti un véritable add-on de la grande époque. Rappelez-vous… Avant que ces saloperies de DLC ne deviennent la norme, on payait un prix raisonnable (dans les 15 à 30 euros selon les cas) et on avait, non pas un pauvre kit de 4 cartes de dix mètres carrés assemblées à la va-vite ou d’autres conneries inconséquentes, mais une expérience riche, un contenu dense qui apportait quelque chose de plus au jeu original.

C’est donc avec méfiance que j’abordai ce Chivalry : Deadliest Warrior, add-on qui se concentre sur des affrontements entre guerriers légendaires à travers le temps et l’espace. Si vous ne connaissez pas, Deadliest Warrior est une émission américaine ridicule (en voilà une nouveauté !) où des “experts” en histoire militaire débattent sur qui a la plus grosse, et où des affrontements entre par exemple les Taliban et l’IRA sont (pauvrement) mis en scène pour illustrer ces débats. Cherchez ça sur Youtube, ça tient tellement du nanar que c’en est véritablement (tristement ?) divertissant. Je me suis beaucoup amusé, mais une bonne dose de troisième degré est nécessaire pour ne pas lever les yeux au ciel pendant toute la durée du truc, vous êtes prévenu.

Et malgré tout ça, Chivalry : Deadliest Warrior est fantastique. Le contenu est au rendez-vous : six classes de personnages allant du chevalier au pirate en passant par le samouraï, chacun étant très détaillé, avec foule d’options de customisation, d’armes célèbres, et un doublage vraiment incroyable, fidèle au jeu original. Vous pouvez faire rire votre guerrier, lui faire beugler son cri de guerre, se moquer de l’adversaire… La chose est très bien menée, ça peut sembler insignifiant mais une fois dans le cœur de l’action, entre la musique rare mais toujours à propos, les bruitages criants de vérité et ces voix, on ne fait pas beaucoup plus immersif.

Il y a donc de quoi s’amuser. Mais s’y amuse-t-on ? Oui, absolument. S’il me semblait que le jeu était moins technique que l’original, c’est parce que les mouvements sont plus rapides, un peu plus arcade. Je m’étais imaginé qu’il serait donc plus permissif. Nenni, ma bonne dame ; le ton est plus fun, parce qu’on joue des clichés sur pattes, mais le jeu garde son équilibre mené d’une main de maître, son accessibilité évidente et ses subtilités réservées aux vétérans. Et pourtant, on sent bien la différence de rythme et de façon de jouer par rapport à Medieval Warfare. A mille lieues d’être un simple reskin, Deadliest Warrior prend les excellentes bases de Medieval Warfare et propose par ce biais une expérience plus colorée (littéralement), fun et décalée sans perdre les qualités de son illustre modèle. Dépaysant bien que familier, cet add-on tient très bien la route tout seul et parviendra sans mal à capter l’intérêt du vétéran blasé de Chivalry comme du nouveau venu en quête de gloire. SPARTAAAAAAAAAAAAAA !