Plus connu pour des productions comme Assassin’s Creed ou Far Cry, Ubisoft accouche ici d’un enfant pas vraiment comme les autres, Child of Light. Réutilisant le moteur UbiArt Framework, dont l’efficacité s’est démontrée notamment sur Rayman Legends.
Le titre tente de se démarquer par son genre, J-RPG, mais aussi et surtout par son univers. La direction artistique apporte une touche d’un onirisme plutôt rafraîchissant, multipliant les surprises aux côtés d’Aurora et de ses compagnons de fortune.L’emballage, alléchant, met donc en avant Aurora, jeune et fragile héroïne aux cheveux de feu, dont l’arrivée en Lémuria s’avère aussi surprenante que déstabilisante. Tout juste le temps de s’habituer à ce nouvel environnement peu orthodoxe que les premières marches de la trame se pose. Si les débuts s’avèrent relativement convenus, sans pour autant être désagréables, la suite, elle, enchaînera les déceptions scénaristiques, tant l’ensemble sera cousu de fil blanc… L’articulation des dialogues en utilisant la rime, que l’on joue en anglais ou en français, tirera souvent quelques sourires osés, mais n’éclipsera probablement pas cette histoire qui sonne finalement un peu creux.

L’action et les phases de combat, sans révolutionner le genre, ne sont pas désagréables, à l’image d’un Grandia, une timeline désignera le combattant qui viendra porter le prochain coup, avec une partie réservée à l’incantation de l’action. Cette partie d’ailleurs représente une période de vulnérabilité importante pour les acteurs de la joute, car une baffe reçue équivaut à l’interruption pure et simple du personnage qui rentrera, la queue entre les jambes, dans le milieu de la file… On prend les mêmes et on recommence !
Igniculus, petit compagnon de la troupe haute en couleur, sera totalement indépendant lors des combats et pourra se jouer au stick droit du pad (ou en remote play avec la vita sur PS4) et viendra retarder l’avancée des adversaires dans la timeline, constituant, de fait une variante stratégique qu’il faut garder à l’esprit et utiliser à bon escient.

Ceci étant dit, les combats ne se révèlent pas particulièrement ardus, le choix entre deux modes de jeu, “Normal” et “Difficile” ne changera pas fondamentalement la donne, car on pourrait plutôt les qualifier respectivement de “Facile” et “Normal”. On retrouvera par ailleurs des données inhérentes au genre, comme la gestion des PV (Points de vie) / PM (Points de Mana), ou la connaissance des relations force/faiblesse des éléments. Rien de bien transcendant encore une fois. La possibilité de ramasser des pierres, les occulis, permettant d’enchâsser trois pièces d’équipement (qui ne change pas, lui), ajoutera toutefois la possibilité de moduler son angle d’attaque d’avant combat, les autres éléments à ramasser se placeront plutôt dans la catégorie des secrets ou bien des potions et autres boosts dont l’intérêt, en soi, n’a rien de primordial.

Pour une quinzaine d’euros, Child of Light tente de proposer, en huit à douze heures, un univers bien à lui, soutenu par une griffe artistique intéressante, que l’on se place du côté de la DA ou de la bande-son (qui propose son lot de déceptions), cependant on déplorera un manque de challenge certain et histoire oubliable, mais dans le fond, pour les joueurs voulant découvrir le J-RPG, l’expérience est vivement souhaitée, pour les autres, confirmés, le moment est agréable mais pas foncièrement marquant.