Chroniques


Louve-LAN, épisode 1 : Poulet et Baston

Rédigé par Louvellan       dans  Louve-LAN       15 Février 2014

… Ou Baston et Poulet, je demeure partagé. Salut à vous, braves lecteurs !

Je voudrais vous présenter aujourd’hui une nouvelle chronique que j’animerai en parallèle avec “Au coin du feu”, semaine après semaine. Il sera ici question d’aborder le grand sujet des LANs (comme indiqué dans le titre, tout le mérite de l’idée en revient à mon cher collègue Jarps) et plus généralement du jeu multijoueurs entre amis.

Je m’attacherai donc à vous dénicher deux ou trois jeux à chaque fois, que je décrirai et recommanderai, ou non, en fonction de leur potentiel de feune dans le contexte d’une LAN ou au moins d’une session à plusieurs. Je n’attribuerai pas de notes à ces jeux, car j’estime que la valeur numérique attachée à un jeu n’a que très peu de valeur, tant elle est subjective. Cependant, j’y vais généralement à couteaux tirés lorsqu’il s’agit de plomber une daube, soyez donc sans crainte quant à la clarté du contenu.
Vous aurez droit, à la fin de chaque article, à une recette testée et approuvée par mes soins, et se prêtant particulièrement bien à une soirée PC, parce qu’être un gamer dévoué ne DOIT PAS être synonyme de malbouffe !

 

Introduction, problématique, annonce du plan

Pour ouvrir ce dossier, un bref rappel sur ce qu’est une LAN dans le jargon pciste. Il s’agit d’une soirée (ou d’un week-end, ou d’une semaine, pour les plus durs, etc) où plusieurs joueurs se rassemblent à un même endroit avec leur matériel, qu’ils mettent en réseau (en LAN, donc), et s’ensuivent des heures d’installations, de parties, d’insultes… Une LAN, c’est physique. On y dort peu, on y mange plus ou moins bien (j’y reviendrai), c’est éprouvant. Et pourtant, une vraie bonne LAN, c’est le paradis, la meilleure façon de passer du temps avec un PC, je comparerais bien ça au sexe, mais y aurait des connotations immanquablement dégueulasses, et je vais vous les épargner, parce que je suis un type bien, au fond.

Techniquement, ceci est une LAN. Une grosse LAN, avec plein de copains, mais une LAN

Techniquement, ceci est une LAN. Une grosse LAN, avec plein de copains, mais une LAN

Métaphores scandaleuses mises de côté, nous pouvons reprendre. La première et essentielle question d’une LAN, c’est : à quoi qu’on joue ? C’est généralement le point sensible. Il faut établir une liste de jeux possédés par chaque participant, susceptibles de plaire à tout le monde, adaptés au contexte, etc.
C’est là que se situe l’objectif de ces chroniques ; vous fournir des titres de qualité et susceptibles d’enrichir vos propres listes. Comme toujours, la discussion est ouverte, et n’hésitez pas à contester mes opinions dans les commentaires, je vous expliquerai en quoi et à quel point vous avez tort.
Commençons donc sans plus attendre !

 

Chivalry Medieval Warfare, ou la découpe amicale

Chivalry Medieval Warfare est sorti fin 2012 après un kickstarter largement réussi. Chivalry était à l’origine un mod pour Half-Life 2 (quelle belle époque) qui était lui aussi très réussi ; les développeurs, Torn Banner Studios, disposaient donc d’une fanbase déjà très solide avant même la sortie du jeu commercial. Ce dernier s’est très bien vendu, au point que Torn Banner a sorti récemment une extension rafraîchissante et bien réalisée.

Il s’agit à la base d’un First Person Slasher centré sur le corps à corps viril, faisant appel aux réflexes, à la précision, au positionnement et à la tactique des joueurs. Le jeu est nerveux, relativement permissif selon la classe que vous jouez, très complet tout en étant intuitif. Un type se retranche derrière son bouclier ? Collez-lui un coup de pied avant de le tronçonner. Un autre arrive à parer tous vos coups sans contre-attaquer ? Maintenez l’assaut, il s’épuisera et finira par être ouvert à une bonne mandale ou cinq.

Démonstration de l'agilité du Chevalier d'Agatha.

Démonstration de l’agilité du Chevalier d’Agatha.

Toute la beauté de Chivalry, selon moi, réside en ce qu’il n’y a pas de meilleure classe, arme ou style ; à vous de vous démerder avec ce que le jeu vous propose. Il y a, pour chaque situation, plusieurs solutions pour s’en tirer et prendre le dessus, et encore faut-il réussir à exécuter les mouvements. Il y a là des bouts de FPS, parce que vous devez être rapide et précis, mais il est bon de savoir vous positionner, de réfléchir à votre prochain coup, de trouver un moyen de berner votre adversaire…

Les empoignées à plusieurs sont aussi éprouvantes que les duels.

Les empoignées à plusieurs sont aussi éprouvantes que les duels.

Aucun duel dans Chivalry ne se ressemble. Il y en a de très courts, réglés en deux coups, et de très longs, façon Anakin contre Obi-Wan. C’est dans les duels que le jeu brille le plus : que vous gagniez ou non, vous en ressortez éprouvé, avec plein d’idées en tête sur une meilleure façon de procéder.
Ca paraît difficile dit comme ça, et il est vrai que le jeu ne livrera pas tous ses secrets en une journée, mais il reste incroyablement accessible, on s’amuse très vite et on apprend un peu à chaque fois.

Chivalry se paie en plus le luxe d'être très mignon et de tourner correctement sur des configurations plus modestes.

Chivalry se paie en plus le luxe d’être très mignon et de tourner correctement sur des configurations plus modestes.

Vous commencez peut-être à voir pourquoi ce jeu me semble particulièrement adapté à une LAN bien virile. Un tournoi, qui laisse le temps à ceux qui ne jouent pas de se sustenter/boire un coup, et qui met les joueurs sous les feux de la rampe, ou au contraire une mêlée générale où chacun y va de son coup de fouine pour prendre l’avantage… Inutile d’avoir 100h de jeu dans les pattes pour en profiter. Bon équilibrage, technique en restant accessible, grande richesse, et la possibilité de couper bras, jambes et tête de vos amis et de teabagger leur tronc en se fendant d’un rire bien mauvais (les commandes vocales du jeu sont exceptionnelles et contribuent beaucoup à l’expérience)… Que demander de mieux !

 

Des sabre-lasers.

… Des sabre-lasers, oui. Il n’y a rien qu’un sabre-laser ne pourrait pas rendre mieux, c’est une sorte de loi des genres. C’est comme ça.
Petit retour en arrière, donc, pour vous présenter un vieux coup de coeur personnel : Jedi Academy.
Dernier épisode en date de la très vénérable série des Jedi Knight, Jedi Academy nous ramène tout de même en 2003… Et je viens de réaliser que ça faisait onze ans, et bon dieu que je me sens vieux. Bref, ne vous attendez pas à du CryEngine, c’était très beau pour l’époque et ça reste tout à fait fonctionnel, avec des animations très poussées et des effets de lumière qui tiennent encore pas mal la route.

Il est clair qu’on ne jouera pas à Jedi Academy pour ses graphismes, même si dans une LAN, c’est un avantage. On a pas tous envie d’amener notre machine de guerre ultra optimisée de 40 kilos chez l’ami qui héberge. JA a le même avantage qu’Age of Empires 2, autre grand nom que j’associe aux LANs. Léger, donc facile à copier d’un PC sur l’autre, et peu gourmand, tournant donc sur n’importe quel portable datant de ces dix dernières années.

L'ami Kyle Katarn est de la partie.

L’ami Kyle Katarn est de la partie.

Heureusement, les qualités de Jedi Academy ne se bornent pas à ses mérites pratiques. Ce jeu propose à mes yeux la meilleure expérience de combat multi au sabre-laser disponible à ce jour (ce qui est triste en y réfléchissant). Joué à la troisième personne, le combat de Jedi Academy est rapide, tendu et très fluide. La palette de mouvements est très étendue, la Force vous permettant de réaliser des acrobaties impressionnantes et très variées. Je regrette un peu l’aspect parfois bordélique des combats : pas de combos, de parades ou de contres, mais des attaques changeant en fonction de votre position et de la direction dans laquelle vous allez. Il faut y passer du temps avant de commencer à pouvoir jouer techniquement, mais il est parfaitement possible de jouer la carte de l’acrobatie et d’obtenir d’excellents résultats.

Toi, ta face, j'vais en faire du chili.

Toi, ta face, j’vais en faire du chili.

Dans le contexte d’une LAN, Jedi Academy propose les mêmes avantages que Chivalry. Pas de classe surpuissante, mais différents styles de sabre : rapide, moyen, lent, double lame ou un dans chaque main, chaque style ayant des mouvements très différents. Les parties sont donc très rythmées, variées et intenses, on s’amuse facilement. Les duels sont, comme dans Chivalry, de véritables tests d’adresse, de précision et de finesse, et les mêlées générales sont débridées et délivrent un fun rapide et immédiat, même quand on se fait tronçonner dans tous les sens.

Plutôt cinématique malgré son âge, très amusant, parfaitement adapté aux tournois et aux bastons générales, Jedi Academy reste à mes yeux une valeur sûre. Je ne pense pas qu’il offre la bonne combinaison pour être CE jeu qui occupe tous les participants, toute la nuit, mais pour intercaler entre deux sessions d’Age Of, par exemple, il sera difficile de trouver mieux. Et puis, c’est Star Wars. Faut-il que j’en rajoute ?

Les mods sont très nombreux pour JA, particulièrement depuis que le code source du jeu a été rendu public.

Les mods sont très nombreux pour JA, particulièrement depuis que le code source du jeu a été rendu public.

 

La minute gastronomie

Comme j’en faisais mention dans mon introduction, je suis fermement opposé à l’association LAN / chips et bières. Oui, c’est pratiqué couramment, mais ça ne veut pas dire qu’il faille forcément en passer par là, et quitte à se faire plaisir avec des amis, autant ne pas négliger l’aspect nourriture. On vit en France, bordel, honorons notre réputation !

… Ironiquement, la première recette que je vais vous proposer me vient de mon séjour aux Etats-Unis. En un an, j’ai eu le temps de subir la “cuisine” locale, mais aussi de dénicher, ici et là, quelques recettes moins scandaleuses que la moyenne, notamment celle-ci, qui est devenue un compagnon idéal de soirée, LAN ou non.

Buffalo chicken bites, ou bouchées panées de poulet épicé revues et corrigées par Louvellan

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Il faut vraiment que je trouve un meilleur nom à cette recette.

Pour commencer, les ingrédients.

– Deux oeufs

– De la farine

– Des corn-flakes sans sucre que vous aurez concassées. On peut y substituer de la chapelure dorée pour un résultat un peu plus léger, mais l’expérience bouchées panées de poulet épicé revues et corrigées par Louvellan requiert des corn-flakes. Je ferai une partie sur la LAN diététique, mais pas pour cette fois.

– Trois ou quatre filets de poulet, vous n’êtes pas obligé de prendre du fermier, mais si vous étiez un patriote, vous le feriez, parce qu’il faut soutenir l’agriculture extensive française. Et puis si, tiens, trois ou quatre filets de poulet fermier français élevé en plein air, ne faisons pas les choses à moitié.

– Du fromage crémeux de type Kiri, vache qui rit, petit crémeux, philadelphia ou autre, en fonction de vos goûts. C’est important pour la texture et l’intégrité de la bouchée.

Voilà pour les ingrédients de base. Ce qu’il y a de bien avec cette recette, c’est qu’il vous est possible de varier les ingrédients secondaires pour obtenir des saveurs différentes sans risquer de rater votre recette. Pour l’expérience totale bouchées panées de poulet épicé revues et corrigées par Louvellan, voici ce qu’il convient d’avoir sous la main.

– un sachet moyen de gruyère ou emmental râpé, autour de 300 grammes

– De la sauce épicée de votre choix. Personnellement, j’utilise une cuillère à soupe de tabasco ; restez dans cette quantité, mais vous avez le choix de l’assaisonnement, tant que c’est un peu relevé.

– De la noix de muscade

– De l’oignon en poudre

Ce qui suit est assez simple, mais se découpe en plusieurs étapes ; veillez donc à vous y prendre à l’avance.

Etape 1 : élaborer la base

1 – Faites cuire votre poulet. Vous pouvez l’assaisonner comme vous le souhaitez. Safran, curry… Le parfum du poulet ressort bien malgré la sauce piquante.

2 – Réduisez votre poulet cuit en charpie avec l’ardeur du Tigre. Plus c’est fin, mieux c’est.

3 – Placez la charpie ainsi obtenue dans un bol, avec les ingrédients suivants – fromage râpé, sauce, fromage crémeux, noix de muscade, oignon en poudre.

4 – Mélangez avec la vigueur du Dragon jusqu’à obtenir une pâte homogène. J’utilise un batteur électrique de type kitchen aid, réglage basse vitesse, mais un mixeur réglé en vitesse lente fera l’affaire, et au pire, un fouet et de l’huile de coude feront très bien l’affaire aussi, ça va assez vite, surtout si votre poulet a bien été découpé.

Si vous avez bien bossé, voilà à quoi ça devrait ressembler.

Si vous avez bien bossé, voilà à quoi ça devrait ressembler.

Etape 2 : séparer et paner

Cette partie est plus manuelle, mais aussi plus amusante. Enfin moi je trouve.

1 – Faites des petites boules avec le mélange obtenu en utilisant le creux de votre main. Pas besoin de faire des sphères parfaites, mais veillez à conserver une taille ni trop petite, ni trop grande, que ça puisse être fini en une ou deux bouchées, idéalement. Agissez avec la minutie du Héron.

2 – Disposez vos petites boules sur du papier à cuisson, pour éviter qu’elles attachent à la surface de votre plaque. Pensez à bien les espacer.

3 – Placez trois bols ou assiettes creuses devant vous. Dans l’une, mettez de la farine, vos corn-flakes concassés dans l’autre, vos oeufs bien battus dans le dernier.

4 – Le plus important : prenez vos boules de poulet, et roulez-les dans vos bols, DANS CET ORDRE :
A. La farine
B. les oeufs
C. Le corn-flake
N’hésitez pas à rajouter farine et cornflakes si vous venez à manquer, c’est plus pratique de tremper dans le bol que d’aller chercher les restes au fond.

Voici à quoi devraient ressembler vos "boules" avant la cuisson.

Voici à quoi devraient ressembler vos “boules” avant la cuisson.

Etape 3 : la cuisson

Deux options s’offrent à vous. Si vous êtes pressé, vous pouvez enfourner maintenant, dans un four à 180° pendant 25-30 minutes, jusqu’à ce que ce soit bien doré.
Si vous avez le temps, vous pouvez mettre vos boules panées au frigo jusqu’à ce que vous ayez besoin de les cuire. Ca améliorera leur tenue et leur intégrité lors de la cuisson, mais si vous vous êtes bien débrouillé, cette étape n’est pas indispensable.
Un truc que j’aime particulièrement avec cette recette, si la soirée n’a pas lieu chez vous ; emmenez vos boules préparées mais pas cuites chez la personne qui organise la soirée, et cuisez-les là-bas. Vos boules auront eu le temps de durcir, et tout le monde pourra les déguster fraîchement sorties du four. Rien de tel !

Pour l’accompagnement, une sauce blanche légère, fromagère (type bleu ou roquefort) ou à la tomate/ketchup vont très bien avec cette recette.
Niveau vin, je recommande un blanc sec type Jura, ou un rouge fort en bouche type Côtes du Rhone ou Bourgogne pour contrebalancer.
Question bière, je recommande quelque chose de léger, une blonde désaltérante de votre choix, type lager de préférence, pour rincer les épices de votre palet.

Et voilà pour ce premier Louve-LAN ! N’hésitez pas à me faire part de vos suggestions et expérimentations en jeu ou en cuisine, et à très bientôt !

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A propos de l'auteur :

Louvellan

Quentin, 22 ans, rédacteur pour GO. Licencié en langue et civilisation anglophone, ancien khâgneux. Auteur freelance, directeur de Chanal CORP, auto-entreprise de rédaction sur commande.

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5 thoughts on “Louve-LAN, épisode 1 : Poulet et Baston

    Louvellan
    Louvellan il y a 4 années

    Je vais refaire un essai ce week-end en me rapprochant davantage de ma recette originale, plus simple, et sans l’huile cette fois… Ca devrait être la bonne !

    Le Matou
    Le Matou il y a 4 années

    Je te propose qu’on retravaille la fougasse avant que tu la publie histoire d’éviter que quelques artères ne se bouchent =3

    Yksin
    Yksin il y a 4 années

    La cuisine c’est le bien, d’ailleurs GLaDoS a partagé sa recette de gâteau Portal avec moi, un délice *-*

    Louvellan
    Louvellan il y a 4 années

    C’est parce que t’es spéciale, Yksin <3 Hahaha, je suis content que la minute cuisine te plaise, c'était histoire d'équilibrer l'article ! :D

    Yksin
    Yksin il y a 4 années

    J’allais râler sur l’insistance de la virilité (moi aussi j’aime la baston et le sang, pas besoin d’empester la testostérone :p ) jusqu’à ce que je tombe sur la fin de l’article… HAAAAAaaaa ! Une recette de cuisine ! Trop méga génial \o/

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