Chroniques


Gazette du Wasteland #1 Banished, La malédiction de Haut Rocher

Rédigé par Cyber Bulbizarre       dans  Gazette du Wasteland       17 Mars 2014

Bonjour amis du Wasteland et visiteurs curieux de Gam3 Over ! Voilà, j’ai décidé de créer une petite chronique qui traitera des jeux de survie et/ou d’anticipation connus ou non. On pourra ainsi mettre en avant certains petits bijoux de cette catégorie qui le méritent alors n’hésitez pas à m’en proposer pour les futurs articles. J’attends également votre avis, est-ce qu’on pourrait ajouter du contenu pour les prochains, quelles sont vos attentes ? Je vous présenterai ainsi régulièrement quelques jeux issus de ces genres qui me passionnent, tout en ajoutant aux textes une touche de “rôle play” pour approfondir l’aventure.

Par ailleurs, ma première expérience avec le jeu Banished (dont il est question ici) est un vrai désastre. Donc, mon premier épisode de “la Gazette du Wasteland” en subit les conséquences.

Soyons clairs, tous les screens présents dans ces articles sont issus des mes heures de jeux passées sur le jeu en question et non pas pris au hasard sur le web. Le principe étant de commencer une partie tout en vous narrant l’histoire qui se déroule et ce, sans loading en cas de pépin. Un walkthrough papier à deux branches : l’échec total narré et assumé ou le franc succès aboutissant à une fin heureuse. Peu importe.
Le but étant d’apporter un regard unique et personnel sur la partie, développer notre sens de l’imagination, donner de la vie à certains personnages/environnements et surtout, passer un moment agréable en racontant une histoire. N’oubliez pas d’activer la musique en haut de l’article pour mieux vous plonger dans le bain et c’est parti !

Jeu : Banished
Sortie : Février 2014
Site Web

Ils avaient emmené tous les prisonniers, les avaient réunis sur la place publique et condamnés à l’exil. Cela faisait maintenant trois jours que la caravane d’exilés fuyait les contrées fertiles de leur ancien village. J’avais pour objectif de rendre compte au chef du village l’état de leur progression. Je me suis pris de passion pour l’observation de ce rude mode de survie des nomades et des personnalités du cortège. Je me devais de prévenir une quelconque insurrection mais visiblement, les prisonniers n’avaient pas gardé l’esprit de revanche bien longtemps. L’esprit surement trop embrumé par ces années passées derrière ces cages… Un tout nouveau leader s’était détaché du troupeau et semblait remonter jour à jour le moral des marcheurs. Si bien qu’ils avaient en tête de fonder à présent leur propre village. Je vais maintenant vous raconter l’histoire de la terrible malédiction de Haute Roche, la terre des exilés.

Le leader avait finalement fait arrêter le cortège d’un simple dressement de la main et regardait autours de lui, le sourire bien large, avant de se retourner. Je n’ai pas vraiment entendu ce qu’il avait dit aux marcheurs, mais la foule avait hurlé de joie et commençait à s’éparpiller une heure après. J’installais mon campement en hauteur, sur le flanc d’une montagne pour passer le temps. J’allais enfin pouvoir moi-aussi me reposer après tout. Je suis allé ramasser quelques plantes et racines digestes avant de retourner au campement pour observer l’évolution des choses. Les habitants semblaient être résolus à commencer la construction d’un édifice. J’étais pour le moins étonné. Il semblait bien que le destin avait tourné pour eux, et le nombre leur permettait de bâtir à grande vitesse. Je m’assoupissais en écoutant de loin le tapage des constructeurs et c’est au réveil, les yeux encore mi-clos que je constatais leur progrès. Ils venaient de construire une grande bâtisse faite de bois où les vieillards se reposaient, cassaient la croûte et entreposaient leurs vivres.

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Les plus jeunes d’entre eux, hommes et femmes, s’attelaient à la construction de masures semblait-il. Pas de doute. Les exilés avaient choisi de s’installer sur ces terres et de commencer la fondation de leur propre village ! Je savais qu’il était de mon devoir de prévenir le chef de notre village que les bannis s’étaient installés à trois jours de marche de nos frontières, ce qui en faisait, d’un point de vue politique, des nuisibles. Mais je m’étais attaché à leur courage et à cet acharnement et me décidais à ne pas les abandonner. J’avais sous les yeux le plus formidable des sujets d’étude comportementale quant à la survie en groupe. Les jours passaient et la construction de maisons s’enchaînait si bien que des foyers communs leurs furent imposés. Les “habitants” ne se connaissant que depuis 3 jours, ont été répartis de manière aléatoire par le leader dans chaque foyer afin d’éviter les conflits. Je pensais que la vie allait enfin reprendre, mais la communauté se divisait très vite et ne parvenait pas à s’entendre sur le partage des ressources. Robert ne voulait pas partager les retours de sa chasse avec les autres habitants et criait des “c’est chacun pour soi en c’bas monde !” à tours de bras sur Jeannine qui se plaignait de ne pas avoir la chance de posséder d’arme et en faire autant. Lorsque les disputes ont finies par aller trop loin, le leader a décidé qu’il était temps de répartir les tâches et d’occuper les villageois. Ils entamèrent la construction d’un bâtiment commun dédié à la chasse et d’un dédié à la pêche. Ainsi Robert chassait pour tous et Jeannine pêchait. Le soir, ils dinaient enfin tous ensemble. Quelques habitants commencèrent à créer des routes pour faciliter le transport des ressources et le reste ramassèrent du bois et des pierres pour les fondations. J’avais une vue plus dégagée du terrain.

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Une pluie battante s’était levée et j’avais heureusement moi-même pris soin de me réfugier dans un abris. Une petite grotte trouvée pas loin de mon premier campement, où je me permettais de cuire mes aliments sans alerter le village de ma présence à cause de la fumée. J’étais comme un dieu du haut de l’Olympe à observer ces petites vies commencer à s’épanouir. Des couples s’étaient formés, et j’avais même assisté à la naissance d’un enfant. Les habitants entamaient chaque jours de nouvelles constructions et s’en était fatiguant pour trouver un instant où me reposer. Moi, je continuais d’alimenter mes carnets de recherche et de croquis. J’avais décidé d’appeler ce village Haut Rocher, en référence à mon actuelle position sur le terrain. Le leader dirigeait à présent son village d’une main de fer si bien que tout le monde était occupé à une tâche bien particulière. Des métiers nouveaux avaient été distribués et une herboriste avait d’emblée fait son apparition pour aider à la naissance et aux soins des enfants. Car oui, dès que l’été fut venu, une fournée de nouveaux nés poussaient des cris dans chaque foyer. Une joie nouvelle pour moi, dont la barbe commençait à s’éterniser et frisonner.

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Le leader oubliait sûrement quelque chose. Nous étions à mi-saison de l’hiver et les champs qu’ils avaient semés risqueraient d’être inutiles. Beaucoup d’habitants s’étaient attelés à la rude tâche de la plantation et de la culture. Beaucoup d’ouvriers se mettaient à construire de nouvelles infrastructure. Le manque de confort des citoyens se faisait ressentir et le besoin de développer quelque chose qui leur rappellerait leur ancien mode de vie les tiraillaient. Seulement voilà, entre les quelques parents occupés à élever leurs enfants, les fermes inutiles et l’agrandissement de la main d’œuvre maçonne, le travail se stockage des denrées alimentaire se faisait peu à peu insuffisant. Ils mangeaient plus qu’ils ne produisaient. Le leader venait de faire construire une cabane où couper le petit bois pour le feu afin de les protéger de la saison à venir, et les premiers flocons arrivèrent très vite…

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Courageux, les habitants continuaient de travailler l’hiver comme l’été. Après tout, ils ne pouvaient pas se permettre d’alimenter les foyers en ressources et les enfants devaient avoir de quoi se mettre sous la dent. Une couverture bien chaude taillée dans la fourrure des daims et de petits feux de cheminée récompensaient leur dure journée de labeur, mais c’était sans compter les carences alimentaires et les maladies dues aux chutes de température… Ils s’employaient maintenant à la construction d’un bâtiment qui ralliait toutes les motivations : un marché. C’était la décision prise par l’ensemble des citoyens pour pallier à leur nostalgie. Un objectif de grande importance. Un projet long et ambitieux, surtout en hiver, lorsque les ressources primordiales à la construction telles que la pierre ou le bois, viennent à manquer. L’herboriste, qui assurait la santé des habitants venait à manquer elle aussi de nouvelles plantes et devait attendre le printemps prochain pour espérer soigner le virus qui infectait les maisons. C’est avec un peu de honte que je dois admettre avoir fait une ou deux virées en bas pendant la nuit pour voler quelques couvertures et quelques poissons. Mais j’avais froid. J’avais très froid et j’ai bien failli y laisser ma peau. Je n’aurais jamais été là à vous écrire ces quelques lignes si je n’avais pas puisé dans les réserves, je peux vous l’assurer. Un hiver comme celui-là, je n’en avais encore jamais connu.

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Un soir je me suis endormi, la fin me tiraillait. J’ai cru que mes forces m’abandonnaient, mon estomac souffrait de maux terribles. Heureusement pour moi, il me restait encore un peu de poissons. Je m’étais réveillé bien tard. Mi-mort, mi-vivant, les rayons de soleils m’aveuglaient. Je suivais la lumière. Non, pas celle que vous croyez. Celle qui mène à la sortie de la grotte… Même si sur le moment, je n’savais pas trop. Mes genoux fragiles tremblaient encore et j’avais un peu de mal à me tenir debout. Je vautrais lentement mon corps contre la parois en regardant dehors ce qu’il était advenu de mon précieux sujet de dissertation. La neige avait presque fondu et un climat digne d’un beau jour de printemps enjolivait la vallée. J’entendais les oiseaux. Je n’arrivais pourtant pas à sourire. J’avais un peu peur et je sentais mon cœur se crisper très fort. Je n’entendais pas le tapage habituel des constructeurs. Je ne sentais pas les odeurs de viandes cuisinées. Très peu de villageois animaient encore le village. Un ou deux pêcheurs sur le quai, silencieux, le chasseur qui déambulait fébrilement dans la forêt et… C’était à peu près tout ce qu’il restait de vie à Haut-Rocher. Combien de jours avais-je dormi ? Que s’était-il passé pendant tout ce temps ? J’étais vraiment insouciant…

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Vous l’avez compris, dès que j’eu terminé la réserve de poissons qu’il me restait, je décidais qu’il était devenu trop dangereux pour moi de rester à Haut-Rocher. J’entendais les foyers en deuil, je participais à de funestes tragédies que je ne pouvais plus supporter… Le peu d’habitants restant continuaient la production, persuadés que c’était le mieux qu’il leur restait à faire. J’espère qu’ils s’en sortiront. Le leader n’apparaissait plus, je ne sais pas ce qu’il est devenu. Quant à moi, ne pouvant approcher les foyers du village, je décidais de plier bagage et de retourner chez moi avec mes manuscrits et mon apprentissage. Je ne sais pas ce qu’il est advenu de Haut-Rocher et je regrette le terrible sort de ces exilés. Je peut simplement vous confirmer qu’ils ont achevé la construction du marché avant mon départ.

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A propos de l'auteur :

Cyber Bulbizarre

Gameuse depuis l'enfance et convaincue que le jeu vidéo est un art à part entière, j'ai un petit faible pour les univers de science fiction, post-apo et "anticipation" de manière générale. Tout ce qui contient un bon scenario et de l'originalité est également susceptible de m'intéresser ! Sinon, pour les intimes, je suis actuellement CG Artist à Amsterdam dans une agence de pub. J'adore voyager, dessiner et le cinéma. J'ai pu terminer mes études de 3D et réaliser un court métrage pendant 1 an avec une équipe. Je profite de mon temps libre pour participer à la création de nouveaux petits projets et enrichir mes expériences artistiques. Mon cocktail préféré est la Piña colada et... Voici les infos supplémentaires : Mon code ami 3DS : 0018-1433-0048 Et mon pseudo Steam : alzuur A bientôt !

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One thought on “Gazette du Wasteland #1 Banished, La malédiction de Haut Rocher

    Le Matou
    Le Matou il y a 4 années

    Sympa comme article ! Ca donne envie de voir le jeu suivant !
    Et le style donne un tout autre point de vue que l’approche classique.
    J’aime beaucoup =D

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