Nom de l’œuvre : El Cazador De La Bruja Studio: Bee Train Parution : 2007 Origine : Japon Genre : Action Etat : Terminé – 26 épisodes Personnages Principaux : Nadie, Ellis, L.A, Ricardo

Troisième et dernier volume des Girls With Gun, El Cazador (ça sera plus rapide de l’appeler comme ça) est sorti en 2007 sur les écrans nippons. C’est aussi le seul animé à avoir eu une version papier, sortie après la version télévision, sous la forme d’un One Shot avec une histoire différente. Toujours 26 épisodes, cette série est beaucoup plus affirmée que Madlax, prenant ouvertement le parti du surnaturel. On peut donc en déduire, des années après, que Madlax était une transition entre deux styles. El Cazador reprend donc les concepts fondamentaux de Bee Train : amnésie, flingues, complots et organisation mafieuse, mais intègre en genre tout nouveau pour lui : le western ! Car oui, El Cazador de la Bruja est un animé de western – SF.

Pitch :

Nadie est une chasseuse de prime, seule rescapée de son village, qui tombe un jour sur Ellis. Cette dernière, petite fille d’une dizaine d’années, est complètement apathique, le cerveau en veilleuse, avec en prime des trous de mémoire.
Engagée à l’origine pour retrouver Ellis, Nadie va ensuite devoir la protéger et l’escorter « vers le sud » (aucune autre information n’est donnée sur leur destination) pour qu’Ellis puisse comprendre qui elle est, et comment maîtriser ses pouvoirs. Car oui, Ellis est une sorcière, investie de pouvoirs surnaturels depuis qu’on lui a injecté, lors de sa conception, de l’ADN de sorcière véritable.
Suivies ou poursuivies par différents personnages secondaires, certains là par hasard, d’autres envoyés par l’organisation secrète désirant remettre la main sur Ellis (ah bah oui, on n’a pas de Girls with Guns sans organisation secrète criminelle !), les filles vont devoir surmonté de nombreux obstacles pour trouver les réponses aux questions d’Ellis.

Critique :

Vous vous en doutez peut-être en lisant ces lignes, mais ce scénario semble aussi prometteur que convenu. Bien moins fouillé que celui de Madlax et de NOIR, il ne laisse aucun doute, aucun mystère sur qui est quoi, quel est leur but et pourquoi. Contrairement à NOIR, on sait que nos héroïnes sont à un point A et qu’elles veulent aller à un point B, et on sait ce qu’elles y trouveront. Fort peu de mystères donc…
Justement, ce manque d’interrogations soulevées oblige le studio à remplir les épisodes avec d’autres choses. Et malheureusement, cet autre chose est parfois bien inutile, voir du n’importe quoi. Une grosse et malheureuse régression scénaristique…

On pourrait pourtant espérer que ce scénario, même cliché, nous offre de belles séquences. On nous parle quand même de western et de sorcières! C’est assez vrai, même si c’est bien dommage qu’elles ne soient pas toujours bien réalisées, et surtout sans intérêt pour l’histoire. Suivant votre exigence, vous pouvez donc trouvez cette série sympathique et entraînante, ou chiante à mourir et stupide.
Mais on ne va pas en rester là, il y a plus à dire. Bee Train a semble-t-il voulu affirmer le style de El Cazador, notamment du fait qu’ils mélangeaient la magie et le western. L’idée est assez excellente je trouve, exploitée d’une façon un peu trop superficielle, mais pas d’une mauvaise façon. On ressent là une profonde volonté de faire quelque chose de vraiment différent tout en gardant les éléments qui faisaient le succès de NOIR. Malheureusement, reprendre encore et toujours ces mêmes éléments devient lassant, et tournaient vraiment mieux dans l’univers du film noir que dans un western. Ceci ne m’a certes pas empêché d’apprécier l’innovation.

Côté personnage, je suis assez mitigé. Nadie est belle, très belle, mais Bee Train a tellement peu mis en avant sa féminité, malgré un mini-short à la Tomb Raider, que je pense que c’est volontaire. Si tel est le cas, je salue l’envie de faire passer son héroïne pour autre chose qu’une allumeuse, qu’une femme fatale. Elle manque cependant d’un certain charisme, semble toujours blasée et pas drôle pour deux sous. Si ceci est fait pour coller au personnage, à son histoire, on ne s’y attache pas autant qu’à Mireille.
Ellis est en veille. Cerveau : Out. Elle parle à peine, semble stupide à en manger de la terre (je crois d’ailleurs qu’elle le fait au début), vous allez la détestez au début (à moins que vous trouviez mignon sa fragilité). En avançant dans l’histoire, elle récupère progressivement ses capacités, et un comportement de son âge (soit 10 ans environ). Loin d’être insupportable, elle tient plutôt de la fillette attachante mais sans charisme ni intérêt. En somme, elle semble… Transparente.
Gros coup de cœur cependant pour L.A. Ce jeune homme, fou amoureux de Ellis pour une raison inconnue, est un psychopathe totalement barjo, et aussi violent que sadique. Parfait dans son rôle, jusque dans sa voix, vous pourriez vous y attacher, malgré le fait… Que ça soit un vrai méchant !
Petit coup de cœur aussi pour Ricardo, ce chasseur de prime accompagné de son gamin qui rencontre Nadie de temps en temps. Taciturne mais sympathique, froid comme le tueur qu’il est mais avec un grand cœur, c’est tout à fait le genre de personnage qu’on ne veut pas voir mourir au cours d’une série.

Pour finir, comme d’habitude, la musique est signée Yuki Kajiura. Que voulez-vous rajouter ? C’est Yuki, on connaît son talent, et ses compositions sont égales à elles-mêmes.

Conclusion

El Cazador de la Bruja a reçu deux types d’accueil : ceux qui l’ont trouvé sympathique, suite inférieure mais correcte à NOIR, et ceux qui lui ont tapé dessus jusqu’à plus soif. Pestant contre le scénario qu’ils qualifient de « bidon » (ils n’ont pas tout à fait tort), ces personnes mettent en lumière tout ce que NOIR avait de mieux.
J’ai personnellement bien aimé la série, parce que je ne suis pas difficile, mais il faut bien avouer que si elle fait passer de bons moments, El Cazador ne restera pas dans les mémoires.